WHITE HORSE ● texas never seemed so calm
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 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.

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Marie Owen
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Marie Owen


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what's your cows ?
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MessageSujet: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 2 Mai - 1:44

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« Marie. » Des bruits de poings à la porte la fit sursauter, bien qu’elle les entendait depuis maintenant plus d’une heure. « Marie je sais que tu es là, ouvre moi cette porte. » Le mal être qui la rongeait ne faisait qu’empirer avec le temps. Elle se sentait faible de jour en jour, mangeait à peine, bougeait que si c’était nécessaire. Elle se murait derrière un silence qui lui était inconnu. La perte des deux êtres les plus importants de sa vie avait eut raison d’elle. Les semaines passaient sans qu’elle n’en voie la fin du tunnel. Elle se sentait perdue dans un monde qui n’était plus le sien. Josh tapa encore et encore sans qu’elle ne se lève, son visage enfoui dans l’oreiller. Elle n’était pas prête à affronter le monde. Elle n’avait plus la force.

**

Une lettre glissa sous sa porte.

« Ayant obtenu des résultats excellents dans plusieurs matières…. Blablablabla… Nous vous proposons un poste en tant qu’infirmière à Jacksonville, Texas. »

La feuille trembla sous ses doigts. Après tout elle n’avait plus rien ici. Plus rien pour la retenir. Elle ne pouvait se laisser mourir enfermée chez elle. Il fallait qu’elle se reprenne en main. Elle avait besoin d’un air nouveau.

**

« Marie, ça vous dit un verre ce soir ? »

La jeune infirmière tourna le regard vers le docteur non loin de là. Il avait tout pour plaire. Et il y a bien des années elle n’aurait pu rester indifférente. Mais elle n’avait plus confiance en personne à présent. Elle n’avait que sa carrière sur laquelle compter.

« Désolée, j’ai encore des cartons à déballer. » Un fin sourire se logea sur ses lèvres.

« Je peux vous aider si ça vous dit. »

« Ca va aller merci. » Sans un mot de plus, elle le salua et poussa la porte de l’hôpital. Elle habitait à quelques kilomètres de celui-ci, elle venait toujours à pieds, elle avait besoin de cette petite marche quotidienne pour lui changer les idées, lui faire apprécier le moment présent et sa nouvelle vie. Elle n’avait pas eut le temps d’y penser depuis qu’elle avait emménagé ici. Et elle ne voulait plus y penser. C’était fini. Tout ça faisait bien partie de son ancienne vie. Elle avait changé. Elle était différente de la Marie qu’elle avait autrefois été.

**

« Pardon ! » Des classeurs en main, elle percuta un homme imposant dans le couloir de l’hôpital.

Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle resta immobile, incapable de formuler la moindre pensée cohérente.

« Marie ? »
« Sam ? Mais… qu’est ce que tu fais là ? »
« Je… j’allais te poser la même question. »

Elle regarda instantanément autour de lui, cherchant quelque chose, son pouls s’accélérant au fur et à mesure que son regard identifiait chaque personne dans ce couloir. Sam comprit ce qu’elle cherchait et il reprit la parole.

« Il n’est pas avec moi. »

Un soulagement, ou tout autre sentiment qu’elle préférait taire se manifesta dans son être et elle baissa un instant les yeux pour souffler avant de reprendre contenance.

« Je travaille ici. » Déclara-t-elle finalement, reportant son regard sur Sam, repositionnant ses lunettes.

La situation était délicate. S’il était là, cela voulait dire qu’il chassait quelque chose. Elle s’était éloignée de tout ça pour finalement en revenir toujours au même point. Elle sentit ses jambes trembler alors qu’elle essayait de paraître forte.

« Je, je ne savais pas que tu avais déménagé. »
« J’en avais besoin. »

Un silence s’installa et elle se rapprocha un peu plus de lui pour que personne ne les entende.

« Sam, qu’est ce que tu fais là ? »

**

La porte claqua derrière eux, et elle déposa ses affaires sur le canapé alors qu’elle l’invitait à rentrer dans son petit ranch. Elle en avait fait l’acquisition avec le peu d’argent qu’elle avait hérité de ses parents. A vrai dire, elle l’avait eut pour trois fois rien, puis il partait un peu en ruine, et elle avait du mal les jours de pluie à rafistoler tous les trous qui laissaient infiltrer l’eau. Mais elle se débrouillait plutôt pas mal.

« Tu as l’air d’être bien ici. » Lâcha Sam, un léger sourire, comme s’il voulait lui faire avouer tout ce qu’elle avait fait durant ces derniers mois.

Ils avaient toujours été proches eux deux, mais leur point en commun avait toujours été Dean, c’était dur à présent de ne plus parler de lui, de ne plus se référer à lui ou encore de ne plus imaginer que d’un instant à l’autre il allait débouler dans la pièce, un sourire aux lèvres. Et elle détestait ce sentiment. Elle détestait penser encore à lui comme elle détestait le sentir tout proche quand elle sentait la brise du vent lâché par une vitre ouverte. Elle se remémorait toujours les moments où il entrait par effraction chez elle. Comme elle le détestait. Comme elle détestait chacun de ces moments qui la faisaient souffrir plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer.

« Oui je m’y fais petit à petit. C’est tranquille. »

Deux tasses à la main, elle l’invita à s’asseoir autour de la table. Elle poussa la tasse vers Sam et entoura ses mains autour de la sienne. La chaleur du récipient lui procura une sensation de sécurité et fit taire ses tremblements. Elle avait un tas de questions qui lui brûlait les lèvres pourtant elle restait muette. Elle ne demanderait jamais. Pas après tout ce temps. Pas après tout ce qu’ils s’étaient dit. Ou ne s’étaient pas dit. Son regard resta fixé sur la tasse.

« Ca fait du bien de te revoir. » Avoua Sam.

Elle aurait aimé dire la même chose et elle le pensait sûrement mais une part d’elle-même criait de le mettre à la porte pour chasser tous ces souvenirs et tous les sentiments qu’il faisait renaître en elle bien malgré lui.

« Alors qu’est-ce qui t’amène ici ? » Lâcha-t-elle après un moment de silence. Elle redoutait sa réponse comme elle redoutait qu’il reste vague. Elle voulait savoir. Elle ne voulait pas qu’il la mette de côté comme lui avait toujours eut l’habitude de faire.

« Un évènement étrange. Je crois qu’il y a un démon dans cette ville. Je suis désolé, tu as fui tout ça depuis… »
« C’est rien. » Fit-elle avant qu’il ne dise quoi que ce soit d’autre. Elle avait évité son nom depuis le début pour une raison. Elle avait peur de savoir. Peur de ne pas savoir. Elle avait peur. De chaque sensation qui s’infiltrait dans son corps. Elle ne voulait pas retomber dans ça. Plus jamais. Il avait fait son choix. Elle aussi à présent. Et c’était cette nouvelle vie. Ce nouveau job.

« Sam… » Comme s’il savait ce qu’elle allait lui demander, il baissa le regard et elle se sentit soudainement mal à l’aise, comme s’il y avait une chose qu’il ne lui avait pas dite. Elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas et elle ne prononça un autre mot. Elle savait qu’il n’y avait pas besoin de demander après lui. Il avait quelque chose à lui dire. Elle sentait déjà venir un haut-le-cœur.

« Il faut que tu saches Marie. »

Ses doigts se crispèrent sur la tasse. Sam déglutit avec peine alors qu’il relevait le regard vers elle, une lueur de tristesse au fond des yeux. Elle avait peur, peur de ce qu’il allait dire, de ce que tout ça allait engendrer sur elle. Au fond d’elle, elle savait pertinemment ce qu’il allait lui avouer. Elle avait juste peur de l’impact qu’une telle révélation allait avoir sur elle.

« Dean… » Ses yeux se fermèrent à ce nom. Elle aurait voulu effacer ce moment de sa nouvelle vie. Elle aurait voulu que tout ça n’arrive jamais. Elle aurait finalement préféré rester dans l’inconnu.

« Dean est mort. »

Ses yeux ne quittèrent pas Sam, tandis qu’elle essayait d’assimiler la nouvelle. Une terrible nausée lui prit et elle se leva précipitamment, agrippa l’évier et elle régurgita son repas du midi.

**

« Quand ? »

Assise sur le canapé, elle serrait ses jambes contre sa poitrine, Sam à ses côtés. Bien qu’elle l’avait détesté ces derniers mois, elle ne pouvait croire qu’il était partit pour de bon. Elle l’avait toujours cru invincible. Il lui revenait toujours avec de légères blessures et là, là. Il était tout simplement mort. Enterré. Oublié.

« Il y a 6mois. »

Elle hocha la tête et passa une main dans ses cheveux, essayant de calmer cette sensation de mal être qu’elle ressentait. Elle souffrait bien plus qu’elle ne l’avait imaginé.

« Comment ? »
« Il était condamné depuis 1an. »
« Condamné ? » Qu’est ce que ça voulait dire ? Il avait le cancer ? Une maladie incurable qu’il n’avait jamais osé lui avouer ? Ou alors n’avait-elle pas été à la hauteur pour qu’il la mette au courant ?

« Il avait passé un pacte pour me sauver. Un pacte avec un démon. Elle lui avait donné un an pour vivre contre toute une vie pour moi. Je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher. Je suis désolé que tu l’apprennes comme ça Marie. »

Ses yeux lui piquaient, elle essayait de faire bon profil, de ne pas faiblir sous le regard de Sam mais les informations qu’il lui donnait étaient bien trop importantes pour qu’elle ne fasse sa forte tête. Sam savait l’histoire que Dean et elle avaient eut. Elle avait le droit de ressentir quelque chose en sachant cela. Elle avait le droit de ressentir ce pincement en le sachant mort.

**

Voilà deux jours que Sam était auprès d’elle. Il avait préféré rester après l’annonce de la mort de Dean. Et elle ne voulait l’avouer, mais elle était soulagée qu’il soit là. Au moins elle n’était pas seule avec ses souvenirs, ses regrets et ses souffrances. Il n’avait pas le droit de lui infliger ça même après sa mort. Il avait tout fait pour qu’elle sorte de sa vie alors pourquoi ressentait-elle ce vide ? Parce qu’au fond, même après tous ces mois, elle avait toujours gardé une place pour lui. Et maintenant qu’il était mort, cette place serait vide à jamais. Elle n’avait plus raison d’être.

« Tu sais… »

Elle releva le regard alors qu’ils étaient installés sur le canapé, regardant un vieux soap qui passait en cette fin d’après-midi. Le feu crépitait non loin de là alors qu’on pouvait entendre les chevaux se quereller dans l’enclos non loin du ranch.

« Il n’a jamais voulu te faire souffrir. »

Elle déglutit avec peine alors qu’elle resta figée face à la télé. Elle ne voulait pas aborder ce sujet parce qu’elle avait trop souffert d’avoir été prise pour une imbécile pendant tout ce temps. Elle avait dû remettre toute sa vie en question, elle ne voulait pas le refaire une nouvelle fois. Et puis elle ne pourrait s’empêcher de penser à l’enfant qu’elle pourrait porter dans ses bras en ce moment, et elle ne voulait pas revivre ça. Elle ne pouvait pas.

« Sam ne fait pas ça. » Ces mots n’étaient pas durs. Ils étaient juste implorants. Elle l’implorait de ne rien dire. De ne rien savoir. Elle voulait rester dans l’idée qu’il ne l’avait jamais aimé et qu’elle avait été une idiote pendant tout ce temps. Elle voulait continuer à le détester. Parce que c’était beaucoup plus facile de tenir le coup en le détestant. Tellement plus facile.

« Tu dois savoir Marie. Il t’aimait. Vraiment. »
« Sam… »
« Il n’a jamais aimé autant quelqu’un Marie. C’est pour ça qu’il t’a repoussé de cette façon, il a pensé que tu souffrirais moins une fois qu’il serait partit. Il a fait ça car il t’aimait. »
« IL EST MORT SAM ! »

Elle n’avait pu contenir le son de sa voix. Elle s’était retournée vers lui violemment alors que sa voix avait résonné dans toute la pièce. Elle se rendit compte de sa réaction et se leva précipitamment, quittant le ranch, s’enfuyant aussi vite qu’elle pouvait. Elle avait besoin d’air. Besoin d’enterrer ça au plus profond de son être. Elle ne voulait pas souffrir. Elle ne voulait pas savoir.

**

Allongés sur l’herbe, le regard vers le ciel, ils étaient silencieux, appréciant un des rares moments où ils pouvaient penser qu’ils avaient une vie tout à fait normale. Sam revenait souvent la voir, depuis deux mois qu’elle l’avait retrouvé, il prenait soin d’elle, comme s’il avait peur que d’un moment à un autre elle se brise ou laisse enfin exploser tout ce qu’elle avait enfermé en elle depuis tout ce temps. Elle le voyait dans son regard. Il s’inquiétait pour elle. Tout comme il la respectait. Elle était beaucoup plus forte que la Marie qu’il avait connu il y a trois ans. Et c’est peut-être aussi ce qui le fascinait. Il voulait peut-être voir à quel point elle avait changé. A quel point avoir connu Dean l’avait endurcit. Sam lui donnait une certaine sécurité. Elle savait qu’à ses côtés elle ne craignait rien. Il était différent de Dean. Avec Dean, elle n’avait besoin de mot pour se sentir protéger, par sa simple présence, il lui avait donné tant. Avec Sam, c’était différent. Il savait quoi dire, il savait quoi faire pour qu’elle aille mieux. Il n’avait pas peur de l’appeler, ni même de lui dire qu’il reviendrait. C’est pour ça qu’elle n’avait plus mal quand elle voyait Sam. Car il n’avait rien de Dean.

Le téléphone de Sam sonna et elle tourna la tète vers lui alors qu’il décrochait. Il lui lança un sourire alors qu’il parlait à Bobby. Au fond, elle pensait que si Sam restait avec elle, c’est qu’il attendait de savoir ce qu’elle ressentait vraiment de la mort de Dean. Elle n’avait jamais vraiment avoué ce qu’elle ressentait, ni même le manque terrible que Dean avait laissé. Mais c’était sa nouvelle vie. Elle n’avait rien à avouer. Le visage de Sam se décomposa et elle se redressa à sa hauteur pour essayer de savoir ce qu’il avait. Elle entendit le prénom de Dean et son sang se glaça. Une légère brise s’insinua dans son cou et elle frissonna, refermant ses mains autour de ses bras. Elle chercha un indice sur le visage de Sam mais il ne laissait rien paraître, comme s’il avait peur qu’elle sache ce qui se tramait. Il raccrocha enfin et elle ne put s’empêcher de rester silencieuse.

« Qu’est ce qu’il se passe ? »
« Je dois y aller Marie. »

Il se leva et elle fit de même, non, non, il n’allait pas faire ça. Il n’allait pas la laisser dans le vague. Pas après tout ce qu’il avait fait pour qu’elle sache à quel point Dean l’avait aimé. Pas après tout ça.

« SAM ! » Cria-t-elle alors qu’il était déjà bien loin. Il s’arrêta alors et se retourna vers elle. En un rien de temps elle était déjà à ses côtés.

« Dis-moi ! »
« Promets-moi alors de ne pas paniquer, promets-moi de rester ici. »
« Quoi ? Non. Non je ne te promets rien. Dis moi. »
« Marie. »
« Je sais que c’est à propos de Dean. J’ai le droit de savoir. »

Elle ne pensait pas qu’elle allait recevoir un choc aussi important. Elle ne pensait pas qu’elle pouvait encore ressentir ce putain de sentiment.

« Dean est vivant. Du moins son apparence, Bobby n’est pas sûr que… enfin que ça soit vraiment lui. »

Sa bouche resta ouverte un moment. Elle rassembla toutes ces pensées, essaya de calmer à nouveau le haut-le-cœur qui s’emparait d’elle. Il n’avait pas le droit de lui infliger ça alors qu’il était mort bordel.

« Je viens avec toi. » Décréta-t-elle après un moment de silence.

« Quoi ? » Sam parut surprit, il secoua la tête négativement alors que son regard se fit plus dur. « Non, tu es folle, tu ne viens pas. »

« Je veux autant que toi m’assurer que ce n’est pas lui. »

Parce que ça ne pouvait pas être lui. Non ça ne pouvait pas.

**

Les heures de voiture furent plus longues qu’elles n’y paraissaient. Elle n’arrêtait de se tortiller dans tous les sens. Elle ne tenait plus en place. Elle avait peur de le voir, peur de savoir, peur de comprendre, peur de ressentir. Elle gardait ses sentiments au fond d’elle mais les larmes se faufilaient malgré elle au coin de ses yeux. Elle détourna rapidement son visage pour que Sam ne se doute de rien et ferma les yeux alors qu’elle collait son front contre la vitre. Elle s’endormit ainsi jusqu’à ce que Sam coupe le contact dans l’allée.

Elle lui emboita le pas. Les mains tremblantes, elle les glissa dans les poches arrière de son jean. Elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Elle sentait sa tête tourner, une nausée l’envahir. Mais elle devait rester forte. Elle devait voir de ses propres yeux.

Elle se stoppa dans l’embrasure de la porte alors que Sam l’invitait à entrer. Ca y est. Elle y était. Elle ne pourrait reculer. Elle le suivit jusqu’au salon et se figea sur place. Ses yeux ne purent lâcher l’homme qui lui faisait face. Sam devant elle. Elle sentit tout son corps se dérober. Ses mains étaient moites dans ses poches, son cœur éclatait sa poitrine tel un feu d’artifice. Elle avait du mal à respirer. Chaque parcelle de sa peau lui criait, lui suppliait de s’enfuir, d’oublier ce moment, d’oublier son visage. Mais elle restait définitivement figée. Il était là.

Dean.

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Dean Winchester

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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 2 Mai - 22:09


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« Dean je crois que j’ai trouvé quelque chose. »

Comme soudain animé Dean se leva du fauteuil qu’il occupait depuis plusieurs heures et posa sur le guéridon qui se tenait à côté la bière devenue chaude dans un bruit mat. Tous ses muscles hurlèrent en protestation et il tituba sous le regard inquiet de son frère. Depuis quelques temps sa consommation d’alcool avait grimpé en flèche si bien que maintenant il charriait toujours avec lui cette odeur de bière tournée et de whisky cheap. Ses yeux étaient rouges et ses mots hésitants, comme si sa langue s’était transformée en un stupide bout de carton. La seule chose qui semblait l’éveiller était l’évocation d’une chasse et las de lutter, Samuel Winchester avait fini par lui donner ce qu’il voulait. Une manière d’oublier. Il se souvenait encore de ce que Bobby lui avait dit.

« C’est un homme brisé à qui il ne reste plus grand-chose. Il a perdu la foi Sam, en même temps que son enfant. Il sait parfaitement qu’il ne pourra jamais avoir ce genre de vie et il l’accepte. Comme il peut. Je te dirais bien de lui donner du temps mais c’est pas comme s’il en avait des masses. Les jours ne font que passer et plus ça va moins on a d’indices. Je crois pas… » La voix du vieil homme s’était brisée et il avait secoué la tête. Il n’avait jamais été au bout de ses explications. Et Sam n’en avait pas besoin.

« Qu’est-ce que t’as ? »
« Il y a eu quelques morts dans le Nebraska. Rien qui ne semble louche à première vue mais ça fait u peu beaucoup pour une si petite ville. »
« Okay il s’est passé quoi ? »
« Ils se sont tous noyés. Et apparemment certains d’entre eux étaient plutôt bon nageurs. Regarde celui là avait même une médaille d’argent de… » Il tourna l’ordinateur vers Dean pour qu’il puisse lire de lui-même mais ce dernier se redressa en renâclant, passant le dos de sa main sur ses lèvres blêmes.
« On bouge. » Il faisait confiance à Sam pour débusquer les choses étranges.
« Maintenant ? »
« Quoi tu veux attendre que tes cheveux poussent ? »
« D’accord. » La silhouette de Bobby se dessina dans l’encadrement de la porte et les deux hommes échangèrent un regard. « Mais je ne crois pas que tu devrais conduire. »
Dean les regarda tour à tour et n’émit aucune protestation. Il balança le troupeau de clé qui était dans sa poche à son frère et d’un pas pesant rejoint la sortie. Samuel serra les clés dans son poing. Jamais avant son frère ne l’aurait laissé conduire l’impala. Ils se seraient disputés comme deux bonnes femmes jusqu’à ce qu’il réussisse à le convaincre de faire une sieste pour cuver un peu avant. Maintenant Dean agissait comme si tout lui était égal. Le regard que lui jeta Bobby n’avait pas besoin de mots.

***

Sam avait toutes les peines du monde à tenir assis sur le banc de cuir élimé de la cafet’ miteuse dans laquelle ils avaient une fois de plus atterrit. Ses doigts pianotaient furieusement sur le clavier de son ordinateur portable et il pestait contre le débit trop lent de la connexion wifi. Plusieurs pages de recherches étaient ouvertes et il jonglait entre elles avec maestria. Il n’avait pas touché à son assiette de frites et à peine entamé sa bière. Dean lui gardait les yeux rivés sur son assiette qu’il engloutissait avec sa bonhommie habituelle. Il s’était plusieurs fois écrié que c’était le meilleur sandwich de toute sa vie et chaque fois Sam l’avait fusillé du regard. Depuis il observait un silence gourmand. Le poing de Sam s’abattit subitement sur la table et fit vaciller tout ce qu’elle contenait. Plusieurs clients se retournèrent vers eux et le jeune homme leva les bras comme pour s’excuser. Dean n’avait haussé qu’un sourcil face à cet éclat. Il commençait à être habitué aux brusques accès de colère de son cadet.

« Tu ne trouveras pas. »
« Il faut seulement me laisser un peu de temps. Si seulement cette connexion n’était pas aussi merdique… »
« Tu cherches depuis des mois et t’as pas le plus petit début d’indice. Je crois que tu devrais laisser tomber pour cette fois. » Le ventre plein, Dean s’était redressé pour s’accouder à la banquette qu’il occupait. Il posa une main sur son estomac avec l’air du guerrier contenté.
« Tu plaisantes j’espère ? »
Le sourire sur le visage de Dean s’évanouit et tout éclat disparu de ses yeux verts.
« Non Sam. On a déjà eu cette conversation un millier de fois. Je commence à être fatigué de tout ça. »
« Et tu vas faire quoi ? Rester assis là et t’enfiler le plus de burger que tu peux ? »
« Ca sonne comme un bon plan. »
« Pour-… »
« Parce que je le veux Sam. Je suis fatigué de me battre. J’ai 31 ans et je suis fatigué de tout. J’ai chassé toute ma putain de vie et je ne suis pas fâché qu’il soit l’heure pour moi de raccrocher. Je sais pas si tu te rends compte mais on est jamais resté plus de trois mois au même endroit… Enfin à part toi quand t’es parti faire tes études. J’ai vu et fait plus de choses qu’aucun autre homme. J’ai eu les pieds dans la merde toute ma vie. J’en ai assez des motels à la con, des problèmes de dos, des sandwichs avalés à la hâte… »
« Et tu ne vas pas aller la voir ? » Le visage de Dean se crispa sous la douleur.
« Pour lui dire quoi ? Une semaine Sam c’est tout ce qu’il me reste. Et je crois qu’elle a assez souffert de son côté. S’il y a bien une chose que je regrette c’est d’être entré dans sa vie. De l’avoir impliquée dans tout ça, de… »
« Tu ne penses pas ce que tu dis. »
« Si Sam. Crois-moi. Moi disparu elle ne s’en portera que mieux. »
« Elle ne te manque pas ? »
« Tous les jours. C’est pour ça que je ne peux plus. » Il attrapa sa bière pour en boire une longue gorgée et cacher le fait que sa voix avait failli dérailler. Mais il ne trompa pas Sam qui referma le clapet de son ordinateur et trinqua avec lui.

***

La douleur était loin d’être celle qu’il avait imaginée. Il pouvait sentir l’haleine chargée de sang des chiens de l’enfer percuter son visage avec violence. Il percevait le grondement continu qui roulait dans leur cage thoracique et le piaffement de contentement qu’ils avaient à savoir leur proie à leur merci. Il voulu crier mais un gargouillis s’échappa de sa gorge et un flot de sang se déversa sur sa poitrine. Petit à petit les sensations disparaissaient et il trouvait cela de plus en plus difficile de garder les yeux ouverts. Il sentit qu’on l’agrippait, et qu’on essayait de le mettre assis. Le sang se déversa en gros bouillons de ses blessures et il eut soudain froid. Faiblement ses doigts parvinrent à s’accrocher à la chemise de Sam. Il voulut tourner la tête vers lui mais cela lui fut impossible. Il avait l’impression d’être un trou béant. Il y avait tellement de choses qu’il avait oublié de dire.

Tellement de choses qu’il…

***

Tout son corps se contracta et il vomit bile et terre sur le sol. Ses yeux, agressés par la faible clarté qui régnait en cette fin de matinée étaient à peine ouverts. Il avança une main et sous sa paume calleuse il sentit une surface lisse et froide. Quand sa vue se fut à nouveau habituée, il remarqua qu’il avait posé sa main sur l’épave d’une vieille voiture. Il inspirait avidement des goulées d’air avec l’impression que ses poumons allaient éclatés. Il lui semblait qu’ils étaient emplis de terre. Il avait bouffé meilleur. S’adossant sur la vieille carcasse il observa le trou d’où il venait de s’extirper. Un vulgaire trou au fond d’une décharge. La grande classe. Voilà comment on oubliait Dean Winchester. Se redressant alors que tous ses muscles criaient en protestation il palpa son corps pour voir s’il était toujours entier. En relevant son t-shirt il s’aperçut qu’il n’avait même pas une cicatrice. Plutôt cool. Mais étrange. Il avança jusqu’à la bicoque qu’il connaissait par cœur et frappa à la porte d’entrée. Il ne savait trop comment les fantômes devaient faire.

La porte s’ouvrit subitement sur un Bobby étonné et ils se fixèrent comme deux chiens de faïence pendant de longues minutes avant qu’un uppercut le mette au sol et lui fasse perdre connaissance. Quand il se réveilla son crâne le faisait atrocement souffrir et il avait le goût du sang dans la bouche, ce qui ajoutait encore aux nombreuses crampes qu’il ressentait. Il remua, vit qu’il était attaché à une chaise. Il ouvrit un œil. Puis deux. Et fut aussitôt aspergé. Il s’étouffa avec la moitié du liquide. De l’eau. Même pas un bon whisky.

« Bobby merde tu veux me noyer ou quoi ? »
« Qui es-tu ? »
« Celui qui va te botter le cul dés qu’il aura été détaché. Qu’est-ce que tu fous ? » Il fixa son vieil ami, qui était presque comme un père pour lui. Minute. Il l’était. Plus que John Winchester avait jamais pu l’être. Depuis toujours Dean avait su qu’il pouvait trouver refuge chez le vieux chasseur quand il voulait. Et ses conseils étaient les meilleurs. Par contre il cuisinait comme s’il avait eut deux mains gauches. Bobby le fixait et semblait hésiter. Il l’avait déjà soumis à toute une batterie de tests mais n’arrivait pas à s fixer. Dean ou pas Dean ? Il s’isola dans la cuisine et Dean entendit un vague murmure. Il n’avait pas besoin d’être devin pour savoir ce qui se passait. Il appelait du renfort. Dean releva les yeux et vit le piège à démons peint au plafond. Sa vue se brouilla et il s’évanouit.

***

« Dean ! » entendit-il alors qu’il peinait à s’extirper de sa torpeur.
Sam s’avança, encore sous le choc de voir son frère qui respirait et bougeait. C’était d’autant plus étonnant qu’il venait de passer les 6 derniers mois sous terre. Sam avait cherché un moyen de le faire revenir mais plus le temps passait et plus ses espoirs s’amenuisaient. Une main sur son large buste l’empêcha de faire un pas de plus. L’air grave Bobby secoua la tête, signe qu’il n’était toujours pas parvenu à se faire une idée. Et avant de savoir à qui, ou quoi, ils avaient à faire, il ne souhaitait que personne s’approche. Son regard tomba sur la belle brune qui se cachait derrière Sam. Il ne savait pas pourquoi le gamin l’avait amenée. Ce n’était pas un spectacle pour elle.

« J’ai tout essayé mais il ne réagit à rien… » Marmonna-t-il dans sa barbe. « Il a pas parlé beaucoup non plus. Il tient à peine éveillé. »

Dean lui avait relevé la tête, avec toutes les peines du monde et un souffle avait brusquement empli sa poitrine et il avait retenu son souffle. Les cordes commençaient à entamer ses poignets et il avait soif et faim. Son corps tout entier n’était que douleur. Et surtout il ne parvenait pas à se débarrasser du goût de terre dans sa bouche. Mais ce n’était pas ce qui le faisait le plus souffrir. Non c’était de voir la femme qu’il aimait le plus assister à ce spectacle alors qu’il avait tout fait pour l’en préserver. Lui-même ne savait ce qu’il était et il ne voulait lui faire courir aucun risque. Comment savoir ce que son instinct lui dicterait ? Il fouilla à la surface de ses souvenirs à la recherche d’indices mais des flashs s’imposèrent à lui et il capitula aussitôt. Pas question de se replonger dans ces souvenirs là.

« Je crois que je viens de me pisser dessus. Vous voulez bien me détacher ? » Demanda-t-il soudain de sa voix éraillée, brisant le silence qui s’était installé. Il se sentait misérable. Honteux. Diminué dans ce qui faisait de lui un homme. Il aurait voulu être mort de bon pour ne pas voir encore une fois ces visages qui le détaillait avec curiosité. Et surtout il en voulait à Sam qui après tout ce qu’il lui avait dit avait trouvé le moyen de la ramener. Elle. Fugitivement il l’observa. Il avait l’impression qu’elle avait changé mais il ne parvenait pas vraiment à définir en quoi. Mais il y avait quelque chose de différent. Pour autant elle était toujours aussi belle. Trop. Se dit-il alors qu’une pointe douloureuse s’enfonçait dans son cœur. Il n’avait pas oublié ce que c’était que d’être en sa présence. Aussi misérable soit-il, il ne parvenait à ralentir les battements de son cœur.

« Quelqu’un s’il vou… » Ses yeux roulèrent dans leur orbite et il s’enfonça dans l’abîme.
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Marie Owen
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Marie Owen


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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMar 3 Mai - 0:43


Assise en tailleur sur le parquet, les cheveux remontés en un chignon embrouillé, elle passa sa main sur le dessus du carton, enlevant la poussière qui s’était accumulée depuis ces derniers mois. Les quatre lettres en capital la stoppèrent dans ses gestes. Du bout des doigts, elle effleura l’inscription qu’elle avait griffonné il y avait de cela un an. Elle releva la tête pour chasser les larmes qui essayaient déjà de s’insinuer sur ses joues rosées. Elle avait redouté le moment où elle devrait ouvrir ce carton. Elle avait longtemps hésité à le jeter, mais elle ne pouvait pas. Trop de souvenirs étaient présents dans ce carton. Et bien qu’elle en souffrait à présent, il ne comportait que de bons souvenirs. Lentement, elle ouvrit le carton et déjà l’odeur de souffre emplit ses narines. Elle toucha la batte de base-ball en souriant alors qu’elle se saisissait d’un revolver. Elle le caressa doucement puis le reposa dans le carton avant de saisir le dvd. Elle se rappelait encore du moment où il avait insisté pour le mettre, car il pensait pouvoir faire ce que Josh faisait avec elle. Il s’était vite prit au jeu et elle avait apprécié ce moment où pour une fois, elle avait vécut leur relation comme un couple normal. Une lueur brillante attira son attention et elle plongea sa main dans le carton, attrapant la chaîne en argent. Elle déposa le cœur dans sa main et ne put retenir plus longtemps les larmes qui avaient inondé ses yeux. Elles coulèrent à flot sur ses joues et elle sentit l’air lui manquer. Mais elle en avait besoin. Plus qu’à n’importe quel autre moment. Elle ne pouvait pas pleurer devant Sam. Elle ne pouvait pas lui montrer qu’elle souffrait, comme elle ne pouvait pas lui montrer qu’elle avait du mal à trouver un sens à sa vie depuis qu’elle savait que Dean était mort. Elle ne pouvait rien lui dire car elle savait qu’il n’y avait rien à faire. Elle se devait d’avancer. Elle avait le droit. Elle entendit des crissements de pneu dans le gravier et elle se redressa violemment, le collier toujours emprisonné dans sa main. Elle poussa le carton dessous un meuble et ouvrit le premier tiroir où elle cacha le collier au fond. C’était du passé. Tous ces souvenirs. Tous ces sentiments. Plus rien ne lui appartenait à présent. Si elle voulait aller de l’avant, elle devait se débarrasser de tous les objets qui l’accrochaient encore à lui. Seulement elle ne pourrait jamais combler le vide qu’il avait laissé dans son cœur.

**

Elle n’avait pas ressentit pareille souffrance depuis qu’elle avait apprit sa mort. Le voir dans cet état était une vraie déchirure. Elle avait passé ces deux derniers mois à penser qu’il était mort et voilà qu’elle se retrouvait face à lui. Ou tout autre monstre qui avait prit sa place. Mais il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Elle sentit son regard sur elle et elle frissonna. Que pensait-il ? Que pensait-il d’elle ? De sa présence ? Elle retint son souffle comme si sa vie en dépendait. Etait-ce vraiment lui ? Pourquoi Bobby ne laissait-il pas Sam s’approcher pour voir s’il s’agissait de Dean ? Bordel pourquoi était-elle venue ? Pourquoi s’infligeait-elle ça ? Elle n’aurait pas pu rester au ranch, se persuader qu’il était bel et bien mort et que rien ni personne ne pourra changer le sentiment de haine qu’elle ressentait pour lui. Pourquoi devait-il toujours y avoir quelque chose qui la ramenait à lui.

Elle détourna le regard quand il tomba à nouveau dans les vapes et porta sa main à sa bouche. Les larmes lui brouillaient la vue et elle avait cette irrépressible envie de vomir. Elle n’allait pas bien, non bordel, elle tremblait comme si elle avait quarante degré de fièvre, elle peinait à tenir droite ou encore à attendre les paroles que Bobby et Sam s’échangeaient. Elle n’allait pas bien du tout. Elle se rattrapa à l’embrasure de la porte quand elle se sentit basculer. Sam se retourna quand il entendit le vacarme qu’elle fit et il lui lança un regard inquiet qu’elle fit taire d’un geste pour lui signaler qu’elle allait bien. Non bordel elle n’allait pas bien. Tout comme Dean. Il fallait faire quelque chose. Elle ne put rester une seconde de plus dans la pièce et se précipita à l’évier pour vomir. Depuis quelques mois, dès que quelque chose la contrariait, elle ne pouvait s’empêcher de ré ingurgiter son repas. Son médecin lui avait dit qu’elle faisait un traumatisme, ou une dépression dû à la perte de son enfant. Ce dont elle était sûre c’est qu’elle allait bien. Vraiment.

**

Figée devant la vitre depuis de longues minutes, Marie fixait chaque nouveau né. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aurait pu y trouver le sien. Elle ne pouvait s’empêcher d’espérer le trouver. Ses mains entourèrent son ventre cicatrisé et un sourire triste se logea sur ses lèvres quand elle vit les yeux d’un nourrisson s’ouvrir et la fixer. Il aurait pu être le sien. Elle pouvait fermer et imaginer ce qu’aurait pu être sa vie si tout ça n’était pas arrivé. Si ce démon n’avait pas enlevé cette partie d’elle-même. Elle ne pouvait s’empêcher de penser ce qu’aurait été sa vie si Dean n’était jamais rentré dedans. Elle n’aurait jamais connu ce monde. Elle n’aurait jamais souffert au point de vouloir mourir. Elle n’aurait jamais connu la perte d’un enfant de manière aussi brutale. Elle n’aurait jamais connu le dégoût d’un corps meurtri. Mais elle n’aurait jamais connu l’amour. Et s’il y a bien une chose qui vaille la peine de s’infliger toutes ces souffrances. C’est bien l’amour.

Une infirmière posa son bras sur son épaule et elle sursauta violemment, ouvrant les yeux et prenant déjà ses distances. Elle refusait tous contacts physiques depuis des mois. Chaque main posée sur sa peau était une décharge électrique, elle sentait chaque petite cicatrice se rouvrir un peu plus. L’infirmière lui demanda si tout allait bien et elle hocha la tête en souriant pour la rassurer avant de s’enfuir le plus vite possible. Elle était bien plus cinglée de s’infliger ça que de l’avoir subit.

**

Elle s’aspergea d’eau et reprit son souffle avant de rejoindre à nouveau la pièce où se trouvait Dean. Sam et Bobby essayaient de trouver un moyen de savoir si c’était véritablement lui. Elle prit son courage à deux mains et s’approcha du corps immobile de son ancien amant. Elle fut stoppée dans sa course par le bras puissant de Sam et elle releva le regard incrédule vers lui.

« Ne t’approches pas, c’est trop dangereux, on ne sait pas si… »
« On peut pas le laisser comme ça Sam ! » Lâcha-t-elle, désignant d’un doigt le pantalon trempé de Dean et le sang collé sur son visage.
« Tu ne peux pas être là Marie. »

Elle ne répondit pas, se contenta de le fixer durement. Il n’avait pas le droit de venir dans sa vie et lui remémorer tous les moments qu’elle a passé avec Dean en lui disant qu’il l’avait toujours aimé pour l’interdire à présent de faire quelque chose pour lui. Il ne pouvait pas l’empêcher de vouloir encore et toujours le protéger. Elle se soucierait toujours pour lui. C’était dans son sang, elle ne contrôlait pas l’ardeur qu’elle mettait dans son besoin de s’accrocher encore à lui. Elle ne contrôlait plus rien quand il s’agissait de Dean.

« Sam… »
« Marie écoute moi bordel ! Sors de cette pièce ! »

Elle resta un instant interdite. Sam n’élevait jamais la voix avec elle. Elle glissa son regard vers Dean, inconscient et se retourna sans accorder le moindre regard aux deux autres dans la pièce. Elle prit la direction de la salle de bains de Bobby, prit des compresses, le kit de secours et quelques bouteilles d’alcool avant de ressortir et de rentrer dans une des chambres où elle trouva des affaires propres. Apparemment elle avait appartenu à Dean. Bobby avait dû faire le tri après sa mort. Elle se saisit d’une chemise qu’elle connaissait bien et se laissa tomber sur le lit, la chemise entre ses mains. Bordel que faisait-elle là ?

**

Qu’est ce qu’elle faisait là ? C’était si clair et juste dans sa tête qu’à présent, alors qu’elle se trouvait devant cette chambre d’hôtel, elle se sentait stupide. Elle n’aurait pu pas juste garder ces affaires et les donner à des sans abris ? Ca aurait été beaucoup plus simple. Elle agissait comme une pauvre fille qui ne peut pas tourner la page. Et le pire dans tout ça, c’est que c’était exactement le cas. Mais elle voulait lui montrer qu’elle assumait très bien la fin de leur histoire. Oh oui elle assumait très bien. Et ce carton remplit de ces chemises laissées chez elle en témoignait. Bon d’accord, il n’y avait pas tant de chemises que ça. A vrai dire elle avait dû en rajouter de Josh pour que ça fasse plus consistant. Et peut-être avec un peu de chance, Dean remarquerait qu’elle avait des chemises d’autres hommes chez elle. Peut-être serait-il jaloux et… OH Marie stupide, stupide, stupide !

Elle lâcha le carton sur le pas de la porte et il se renversa, laissant voir la chemise rouge.

**

Enervée contre elle-même de se mettre dans des états pareils, elle se leva rapidement du lit et récupéra tous les flacons et les affaires pour descendre dans la pièce et affronter enfin la réalité. Oui c’était bien lui, elle l’avait su dès qu’elle avait posé son regard sur lui. Il fallait enfin qu’elle se rende à l’évidence. Dean était vivant. Et ça faisait beaucoup plus mal que de le savoir mort. Beaucoup plus mal. Toujours inconscient, elle s’approcha de lui et ignora Sam. Elle ne craignait rien, elle en était sûre.

« Il faut le désinfecter avant qu’il ne se réveille. On peut pas le laisser comme ça. »

Elle posa les affaires sur la table non loin de là et imbiba une compresse d’alcool avant de doucement la déposer sur la peau meurtrie de Dean. Il resta inconscient et elle fut soulagée de ne pas avoir à affronter son regard. Ses doigts dévièrent sur sa peau et elle scruta chaque parcelle de son visage. Il était si abîmé, si fatigué. Elle avait du mal à la reconnaître. Elle sentait son cœur se craquelait au fur et à mesure que ses doigts dessinaient la courbe de son visage. Elle sursauta quand elle le sentit bouger et se figea. Mais il n’ouvrit pas les yeux. Elle continua de le désinfecter et posa des pansements là et là sur son visage. Les bras sur sa poitrine, Dean derrière elle, elle regarda Sam et lâcha ses bras le long de son corps.

« Sam, il faudrait… le détacher, le changer, je sais pas, on va quand même pas rester là sans rien faire ! »

Elle paniquait car plus elle restait dans cette pièce et plus elle se rendait compte de ce qu'il se passait. Elle s’approcha un peu plus de Sam, et pour la première fois depuis qu’elle était dans la pièce, fit tomber les barrières.

« Est-ce que c’est vraiment lui ? » Sa voix était cassée, retenue par des sanglots qui restaient bloqués.

Ses yeux brillants scrutèrent le hochement de tête de Sam et elle laissa échapper un hoquet avant de porter sa main à sa bouche. Il était vivant. Elle allait vomir.
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Dean Winchester

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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMar 3 Mai - 15:15

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And though there's too many words left unsaid ❞


Sam s’en voulait pour son brusque éclat. Avant que Marie ne quitte la pièce il avait voulu s’excuser mais les mots étaient restés coincés dans sa gorge. Les pas de la jeune femme s’éloignèrent et son regard dériva sur le corps de son frère. Il ne parvenait pas encore à se figurer que c’était bien lui qu’il avait en face de lui. Sa mort avait été une déchirure et pas une minute il n’avait pu penser à autre chose. Un formidable gâchis voilà comment il aurait appelé ça. Il regrettait que le destin s’acharne ainsi sur sa famille et plus particulièrement sur Dean. Il se trouvait aussi stupide de ne pas avoir vu plus tôt que ce que son frère attendait, c’était de pouvoir quitter cette vie. Lorsque c’était devenu sérieux avec Marie il aurait du tout faire pour le faire décrocher. Un soupir franchit ses lèvres et il secoua la tête. Mais Dean ne l’aurait pas écouté. Il voulait une vie normale, c’était certain. Mais pas au détriment de celle des autres et il acceptait volontiers de se sacrifier pour sauver quelques vies. Sous ses airs roublards et un peu sots, Dean était quelqu’un d’une effroyable gentillesse avec un goût pour le sacrifice bien trop prononcé.



***


« Tu souris comme un idiot qu’est-ce qui t’arrives ? » Nota Sam, amusé.
« Qu’est-ce que tu racontes comme connerie ? » se défendit Dean, incapable pour autant d’atténuer son sourire.
Il était incroyablement guilleret, distrait, sifflotait des airs à tout va et ne relevait plus les piques de son cadet. Sam avait déjà vu son humeur s’arranger quand il avait passé la nuit avec des filles, mais là c’était quelque chose de complètement différent. Dean avait changé et bien qu’il éprouve une pointe de jalousie il était content pour lui.
« On dirait que quelqu’un a passé une bonne nuit. »
Pour toute réponse Dean afficha un sourire béat ce qui fit doucement rire Sam. Il savait qu’il n’obtiendrait rien de plus de lui, pas avant que Dean ait décidé de parler et il ne lui en voulait pas. Il pouvait bien lui laisser cette petite part de bonheur là intacte. Ce n’était pas tous les jours que les Winchesters avaient de quoi se réjouir.



***


Bobby jeta un regard vers l’escalier qui menait à l’étage puis reporta son attention sur Sam qu’il fusilla d’un regard moralisateur. La situation était suffisamment délicate pour ne pas ajouter d’avantage de drames et la présence de Marie ici allait en déclencher un sacré paquet. Il avait vu ce que le gamin était devenu après la rupture et même s’il avait regretté son geste il ne l’avait que trop bien compris. Dans leur vie de chasseurs il n’y avait pas la place pour femmes et enfants. Aucun n’avait jamais réussit à allier les deux et le peu qui avait essayé avait pour la plupart de bien tristes histoires à raconter. Décider d’abandonner Marie avait été un déchirement pour Dean mais c’était aussi la garantie d’une vie tranquille pour la jeune femme. C’était bien le plus beau sacrifice que le chasseur ait jamais fait.

« Elle était là quand tu as appelé. Je ne pouvais pas lui mentir. »
« Mais tu aurais du la tenir éloignée de tout ça avant qu’on en sache un peu plus. Ca me ferait mal que la gamine soit là si on est obligés de lui tirer une balle dans le crâne. »
« Tu ne crois pas que c’est lui ? »
« J’ai fais tous les tests et il n’a réagit à aucun. Mais je peux pas m’empêcher de me méfier. Appelle-moi con mais il y a quelques heures encore il était six pieds sous terre. » Brailla-t-il avec sarcasme.
« Est-ce que quelque chose que j’ai fais aurait pu déclencher ça ? »
« Ta dernière tentative remonte à des semaines. Je vois pas comment… » Las le vieil homme passa une main sur son visage. « Bordel il va t’en vouloir et compte pas sur moi pour te sortir de là. » Sans pouvoir s’en empêcher il avait parlé comme si c’était bien Dean qui leur faisait face. Il ne pouvait s’empêcher d’espérer.



***


Les deux hommes n’avaient pas bougé depuis que Marie s’était éclipsée à l’étage et ils accueillirent son retour avec une certaine angoisse. Tous les deux avaient fini par bien connaître la jeune femme et ils savaient qu’elle était au moins aussi bornée que Dean. Ce qui ne présageait rien de bon. Dean était entré dans des colères mémorables quand ils avaient essayé de plaider en sa faveur alors inutile de se demander comment il allait réagir quand il allait pleinement reprendre ses moyens. Il allait être sacrément en rogne. Et sans doute aurait-il raison. Hochant la tête de concert ils laissèrent à la jeune femme le soin de nettoyer les plaies sur son visage, tout en restant sur le qui-vive au cas ou Dean reprendrait connaissance. Ils ne savaient pas quoi faire de plus de leurs deux mains et regardaient bêtement la scène déchirante qui se déroulait devant eux. Le trouble de Marie se reniflait à des kilomètres et elle avait l’air de faire des efforts surhumains pour se maîtriser. Sa peau était si pâle, elle donnait l’impression qu’elle allait défaillir à n’importe quel moment.

Bobby décida d’intervenir. « Il faut rester prudents néanmoins. » Il s’adressa tout particulièrement à Marie. « On ne sait pas dans quel état il nous est revenu. Pour l’instant on ne sait même pas comment il a pu se retrouver là. Il n’est pas exclu qu’il soit… quelque chose qu’on a encore jamais combattu. Vous allez agir comme si vous n’aviez pas de soupçons mais je veux que vous soyez attentifs au moindre signe étrange. Sam je veux que tu charges ton arme. Marie tu ne restes jamais seule avec lui. Je préfère autant éviter avoir à t’apprendre à tirer. » Le chasseur était direct et semblait dénué de sentiments pourtant quand on passait la barrière de son attitude bourrue on pouvait voire briller sous la visière de sa casquette élimée ses émotions. Il s’approcha du corps de Dean sans connaissance et se pencha vers lui et lui administra deux bonnes claques. Les yeux de Dean papillonnèrent et il sembla revenir à lui. Ses lèvres remuèrent d’abord mais aucun son ne fut audible.

Puis. « Marie… » Plus qu’une interrogation. Une supplique.
« Allez Sam aide moi on le monte à la douche. » Dit-il en détachant l’homme qu’il considérait comme son fils.
Ils le hissèrent sur leurs épaules et montèrent péniblement les marches jusqu’à l’étage, supportant les protestations sans énergie du chasseur ressuscité. Fort heureusement sa voix était trop faible pour que Marie puisse comprendre un mot de ce qu’il disait. Quand Bobby redescendit seul il posa une main sur l’épaule de la jeune femme et l’entraîna avec lui à l’extérieur. Un peu d’air frais ne pouvait lui faire de mal et il avait besoin de vérifier quelque chose. Il l’amena jusqu’à l’endroit où ils avaient enterré le corps de Dean et il constata sur place que la terre avait été remuée.
« J’ai jamais vu un truc comme ça. » souffla-t-il avant de retourner vers la maison.




***


Sam eut toutes les peines du monde à déshabiller son frère et le pousser sous la douche. Il faisait connaissance avec des parties de lui qu’il croyait pouvoir ignorer toute sa vie. Dean ne dit rien. Il semblait absent et suivait mécaniquement les ordres de son frère. Il était maladroit dans ses gestes comme s’il devait réapprendre à les faire. Son regard était un abîme dans lequel Sam préféra ne pas plonger. Il le poussa sous le jet d’eau et le laissa là, incapable de soutenir plus longtemps la vision de son frère pleurant, le visage appuyé contre le carrelage de la douche. Il descendit chercher les vêtements propres que Marie avait choisis, les remonta à son frère, puis redescendit dans la cuisine où Bobby s’activait pour préparer un repas. Lui aussi avait pensé que Dean pourrait avoir faim.

« Il a la marque d’une main sur l’épaule. » Dit-il, ne s’embarrassant pas de détours. « Je n’ai jamais vu ça mais ça peut être un début de piste. »
« Tu n’as rien remarqué d’autre ? » demanda Bobby, qui la tête en l’air faisait un véritable massacre et qui se retrouva rapidement relayé par Marie.
« Crois moi j’en ai vu bien plus que je le voulais. Non. »
Bobby resta un moment silencieux, comme s’il réfléchissait, puis il éclata de rire. Il laissa le soin à Marie de préparer le repas et s’abandonna dans les recherches avec Sam. Bien une heure plus tard, quand Dean descendit enfin, ils n’avaient toujours pas le plus petit début de piste.




***


Dean passa avec difficulté ses vêtements, le tissu rêche sur sa peau le faisait souffrir comme s’il avait essayé d’enfiler du papier de verre. Chaque geste lui arrachait une grimace, tant ses gestes étaient ankylosés. Il remarqua lui aussi la trace en forme de main sur son omoplate mais aucun des souvenirs qu’il rassembla ne lui donna d’indication sur cette étrange trace. Il vit néanmoins que les seules blessures qu’il avait étaient les marques qu’il s’était faites en s’extirpant de sa tombe. Il ne restait plus une trace des griffes des chiens de l’enfer. Pourtant il les sentait toujours s’enfoncer dans sa chair. Frissonnant il s’arracha à son reflet dans le miroir et descendit au rez-de-chaussée, mal à l’aise devant tous les regards braqués sur lui, dont un en particulier.

Comme il était facile de se replonger dans ses souvenirs. Et combien c’était douloureux. Il n’aurait eu qu’à tendre la main pour la toucher et pourtant il refusait tout contact. Il lui refusait même tout regard, comme s’il avait pu se consumer d’un seul battement de cil. Bobby et Sam étaient des traîtres. Ils savaient combien c’était difficile pour lui de s’en tenir à ses résolutions alors qu’elle se trouvait face à lui. Ils savaient combien il redoutait la brûlure de son regard, combien il aurait voulu se perdre dans ses bras, s’enfouir sous une montagne de draps et lui faire inlassablement l’amour. Jusqu’à ce que la faim le tire du lit.

« Il y a de quoi manger si tu veux. » dit Bobby qui servait un verre à chacun.
L’alcool lui brûla la bouche et il en recracha la moitié, essuyant son menton du revers de sa manche. Avaler allait être compliqué. Il se laissa tomber sur une chaise, heureux de trouver un soutien pour ses jambes encore faibles. Il se sentait étranger dans cette maison, il ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Pour la première fois depuis longtemps il avait envie de pleurer.
« Combien de temps ? »
« 6 mois. » Répondit Sam.
Ses sourcils se froncèrent et il hocha la tête. 6 mois. Ca lui avait parut une éternité.
« Qu’est-ce que vous avez foutu ? Je vous avez dit de laisser les choses telles qu’elles étaient. » La colère couvait sous ses paroles.

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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMer 4 Mai - 1:01

This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. Marieban

Elle se sentait revenir un an en arrière, quand il finissait une chasse dangereuse, sauf que là c’était différent. Ils étaient à présent des étrangers l’un pour l’autre. Elle ne le connaissait plus, elle ne savait pas ce qu’il avait enduré, ce qu’il avait dû faire pour survivre encore moins ce qu’il avait souffert pour finalement mourir. Elle était totalement perdue et pourtant elle n’était pas prête de partir. Elle se sentait totalement étrangère dans cette maison mais elle savait que sa place était ici. Jusqu’à ce qu’elle soit sûre que ça soit lui et qu’il aille bien. Et après ? Après elle essayerai de trouver une raison à cet attachement. Une réponse à son amour. Sam lui avait fait entrevoir d’autres possibilités maintenant que Dean était revenu. Elle savait qu’il avait fait ça pour la protéger, pour la préserver de sa mort. Elle savait qu’il avait préféré souffrir seul que de la voir souffrir. Elle savait tout ça.

Elle se décala quand Bobby passa à côté d’elle pour s’approcher de Dean et instinctivement se plaça à côté de Sam. Elle ferma légèrement les yeux quand Bobby gifla Dean et attendit la moindre réaction. Elle avait peur de ses réactions. Elle avait peur qu’il ne soit plus lui-même ou encore qu’un démon ou tout autre monstre ait prit sa place. Mais elle savait. Au fond, elle savait qu’il lui était revenu. Soudain elle se figea. Il prononça son nom dans un murmure et elle fut tellement surprise qu’elle resta interdite. Alors c’était vrai ? C’était bien lui ? Elle aurait voulu lui dire quelque chose, lui montrer qu’elle était elle, mais c’est comme si son corps restait définitivement bloqué. Impossible pour elle de faire le moindre pas, de dire le moindre mot. Elle se contenta de les regarder emporter l’homme qu’elle aimait et qu’elle avait toujours aimé malgré elle. Elle plongea son visage dans ses mains et se laissa happer par les souvenirs.

**

« Ferme les yeux. Allez, tu triches, je te vois, joues à mon jeu, ferme les yeux Marie. »

Un sourire aux lèvres, la jeune femme ferma les yeux alors qu’il prenait sa main et la tirait dans la décharge de Bobby où un tas de vieilles carcasses s’entassaient les unes sur les autres. Il avait soi-disant une surprise à lui montrer. Avec lui, elle s’attendait à tout. Et surtout à rien à vrai dire. A moins qu’il ait fait pousser un rosier dans la décharge, il n’y avait rien qu’il puisse lui convenir. Mais c’était Dean, et elle ne pouvait résister à son air enfantin quand il pensait avoir eut la meilleure idée qu’il soit. Il était un vrai gosse qui ne peut pas garder une surprise. C’était dans ces moments qu’elle ne le considérait plus comme Dean le chasseur mais bien comme Dean, l’homme qui partageait sa vie.

« Tu es prête ? » Demanda-t-il tout excité alors qu’il s’était stoppé.
« Je suis obligée de répondre ? » Répondit-elle d’un air amusé.

Il lâcha ses mains et elle ouvrit les yeux.

Elle s’attendait tout sauf à ça. Elle le regarda alors qu’il affichait son plus beau sourire et s’adossait à une épave. Elle regarda le véhicule enraciné dans la terre avant de regarder autour, cherchant du regard sa vraie surprise.

« Hum, okay, tu as gravé nos deux prénoms sur cette carcasse de voiture ? »
« Quoi ? » Dean haussa un sourcil dubitatif et regarda la voiture.
« Va falloir m’expliquer, j’ai peur de ne pas comprendre Dean… »

Il se tourna à nouveau vers lui et se rapprocha d’elle en souriant.

« Voici ta nouvelle voiture Marie ! »

Il paraissait tellement heureux de cette nouvelle qu’elle ne put s’empêcher d’éclater de rire.

**

La main de Bobby sur son épaule la fit sursauter et elle le suivit jusqu’à l’extérieur. Elle avait connu Bobby l’année dernière. Elle l’avait toujours considéré comme quelqu’un de confiance. Dean le traitait comme son père et lui aurait confié sa propre vie. Elle savait qu’elle pouvait avoir confiance en lui. Elle arrivait même à voir en lui une sorte de père de substitution pour Dean et elle le respectait pour ça. Elle savait que grâce à lui, Dean n’avait jamais manqué de rien. Ou presque. Ses doigts agrippèrent la veste de Bobby et elle le suivit jusqu’à la tombe de Dean. Elle ne l’avait jamais vu auparavant. Et voilà que maintenant il était à nouveau parmi eux. Il souffla quelque chose qu’elle ne prit pas la peine d’entendre et elle le laissa rejoindre la maison alors qu’elle se laissait tomber sur la terre foulée. Elle n’imaginait même pas la souffrance qu’il avait dû ressentir pour s’extirper hors de ce trou.

**

« Les sièges sont confortables tu as raison… je crois que je pourrai m’y habituer… »

Un sourire aux lèvres, elle encercla le visage de son amant et porta ses lèvres aux siennes pour les réunir dans un tendre baiser. Ils avaient trouvé une toute autre utilité à sa nouvelle voiture. Elle ne sait pas ce qu’il lui était passé par la tête en voulant retaper cette voiture pour elle mais elle était sûre qu’il avait fait exprès pour l’attirer dans ses filets. Ses doigts glissèrent sur le torse de Dean et elle posa sa tête sur son épaule. Elle avait l’impression d’être une gamine de 17ans, cachée dans une voiture après avoir fait l’amour pour la première fois. C’était une des sensations qu’elle ressentait souvent quand elle était en compagnie du chasseur. Et elle adorait cette sensation. Elle adorait ces picotements qu’elle ressentait quand il la regardait de ses yeux puissants ou encore quand il survolait ses hanches de ses mains puissantes. Elle ne s’était jamais sentit aussi à sa place que dans ses bras.

« Tu sais il y a tout un tas d’autres bagnoles dans cette décharge si ça t’intéresse… »

Il lui fit son plus beau sourire et elle lui mordilla l’épaule. Il pourra un cri aigüe et elle ne put s’empêcher de rire aux éclats.

Quand elle y repense, c’est peut-être ce jour qu’ils conçurent l’enfant qui aurait pu avoir quelques mois aujourd’hui.

**

Elle prit la cuillère des mains de Bobby et prit la relève à la cuisine. Il fallait qu’elle fasse quelque chose de ses mains, elle ne pouvait rester là à attendre que Dean descende enfin et leur explique pourquoi il était vivant. Qu’il lui explique pourquoi il l’avait laissé sans rien, sans même lui dire qu’il était condamné. Elle n’aurait probablement jamais d’explications et jusqu’à là ça lui avait suffit mais elle était las de toujours lui courir après. De toujours attendre qu’il veuille bien se livrer, lui ouvrir enfin son cœur pour qu’elle comprenne pourquoi il avait tellement de mal à se laisser aller. Elle aurait aimé qu’avec elle ce soit si facile. Elle aurait aimé qu’il n’y ait aucune barrière.

Un frisson la saisit quand il entra dans la pièce et elle s’installa instinctivement dans le canapé du salon. Elle l’observa discrètement, baissant les yeux dès qu’il tournait la tête dans sa direction. Elle ne voulait pas retomber dans ce cirque. Elle avait trop souffert. Elle n’avait pas la moindre intention de s’accrocher encore une fois. Pourtant c’était ce qu’elle faisait en restant dans cette maison. Elle aurait dû partir. Elle s’était assurée de ces propres yeux qu’il était en vie. Elle pouvait à présent repartir et reprendre sa vie là où elle l’avait laissé. Sa trépignante vie d’infirmière. Dans quelques années elle se destinait à être médecin, être mariée et avoir un chien. Elle avait des plans où Dean n’y figurait pas. Pourtant, à peine posait-elle les yeux sur la silhouette du chasseur, et elle savait. Elle savait que son monde ne pouvait tourner qu’autour de lui. Elle sentit la colère monter dans la voix de Dean et elle baissa le regard, comme pour s’exclure de cette conversation. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que Sam ou Bobby avait fait. Ce qu’elle était sûre c’est qu’elle n’avait jamais prié pour qu’il revienne.

« Je n’ai rien fait Dean je t’assure ! Du moins ce n’est pas moi cette fois. Tu m’avais demandé de ne rien faire pour te ramener, tu crois que j’allais vraiment rester là sans rien faire ? J’ai tout essayé… mais là. Là ce n’est pas moi Dean. »

Elle lui en voulait. Elle lui en voulait de ne pas avoir voulu être sauvé. Après toutes les vies qu’il avait sauvées, la sienne n’avait pas d’importance pour lui. Il se fichait des autres vies liées aux siennes, Sam, Bobby, elle. Il se fichait de la souffrance qu’allait apporter sa perte. Elle releva le regard en sursautant quand un poing s’abattit sur la table. Elle aurait voulu ajouter qu’elle n’y était pour rien non plus mais elle ne prononça mot. Ce n’était pas dur de le deviner. On lui avait apprit sa mort des mois après. Elle lança un regard à Sam et reporta son attention sur Dean. Il était encore plus dur, plus brisé qu’il ne l’avait jamais été. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu ainsi. Pourtant elle avait partagé un bout de sa vie pendant deux ans.

Elle se renfonça dans le canapé, passant ses bras autour de ses jambes, les collant contre sa poitrine. Elle n’avait pas envie de prendre part à cette conversation. Elle se demandait même ce qu’elle foutait encore là. Bordel pourquoi ne prenait-elle pas ses jambes à son cou et laissait enfin derrière toute cette histoire folle de monstres et autres démons ? Elle s’infligeait une souffrance inutile à elle-même. Mais comme à chaque fois quand il s’agissait de lui, elle ne contrôlait rien.

« Tu te souviens de quelque chose ? »

La voix de Sam la fit redescendre sur Terre, se rendant compte qu’elle avait dû manquer un bout de la conversation. Après tout, c’est comme si elle n’était pas là. Elle était quasiment sûre qu’il allait l’ignorer et faire comme si elle n’était pas là. Comme si elle n’existait pas et comme si elle n’avait jamais existé pour lui. Et ça aurait peut-être était mieux.

« Like everything i've ever known you'll disappear one day, so i'll spend my whole life hiding my heart away. »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMer 4 Mai - 23:17


Dean ne comprenait pas l’acharnement de Sam. Il avait cru que ses dernières semaines avaient apportées assez de réponses à son jeune frère pour qu’il se résigne. Mais il n’en était rien, Sam était aussi têtu que tous les Winchester, et aussi peu fiable. Incapable de tenir la promesse qu’il avait faite à son aîné il avait retourné le monde pour essayer de le faire revenir. Et visiblement il avait réussit. Ce n’était pas le saint esprit qui l’avait sorti de sa tombe pour le ramener dans cet océan de douleur. Tout le faisait souffrir, son corps, ses souvenirs, sa vie. Mort il avait au moins eu la consolation de se dire qu’il n’avait plus besoin de prétendre. Et on l’avait arraché à cette tranquillité, toute relative.

« Vous auriez du brûler mon corps. C’est la règle. »
« Dean… non. Tu ne pouvais pas me demander de faire ça. »
« Ce n’était pas une faveur Sam ! » répliqua-t-il acide, moquant le don doucereux qu’affectait son frère. « C’était une nécessité. Tu viens toi-même de dire que tu ne savais pas ce que tu avais fais. On a aucune idée de ce que tu as pu déclencher. »
« Il a réveillé le dragon. » Ironisa Bobby qui s’attira aussitôt les foudres du chasseur.
« Ah ouais ? Tu crois que c’est drôle ? Qu’est-ce qui valait le coup pour que je sois obligé de creuser hors de ma tombe avec mes ongles hein ? »
« Dean… » Souffla Sam avec un regard vers le salon, ce qui le réduisit aussitôt au silence.

Abattu le jeune homme prit son visage entre ses mains, dissimulant ainsi les combats qui se livraient en lui. Il négligea la bouteille qui se trouvait à sa portée, ressentant toujours la brûlure de l’alcool sur sa langue. Lui qui avait d’habitude un appétit solide, avait l’estomac retourné par les odeurs de nourriture qui flottaient dans la pièce. Il était perdu, fatigué et il avait mal. Il avait l’impression d’être écorché vif, mais ce n’était pas des blessures qu’on pouvait soigner. Distraitement ses doigts parcoururent son visage, s’arrêtant sur la surface lisse qui barrait son arcade. Un pansement. Il fronça les sourcils ce qui lui arracha une grimace de douleur.

« Tu te souviens de quelque chose ? »
« Non rien. » mentit-il



***


Les deux dernières minutes avant sa mort, Dean n’avait pensé qu’à Marie. Il avait pensé à son rire. A la façon qu’elle avait de pencher la tête quand elle savait qu’il la taquinait. Aux messages qu’elle laissait sur son répondeur quand il perdait la notion du temps et oubliait de rappeler. Aux parts de tartes qu’elle laissait toujours traîner dans son frigo. A son ventre qu’il ne verrait jamais rond. A ses doigts parcourant son torse. A ses mains soignant ses blessures. A ses regards qui lui apportaient du courage. A ses formidables colères qui le faisait se sentir stupide. A son petit uniforme du Wagg. A toutes ces petites choses qui faisaient qu’il l’avait dans la peau et qu’il ne pouvait tirer un trait sur elle. Il lui avait adressé une prière silencieuse dans laquelle il lui demandait de l’excuser. Il espérait sincèrement qu’elle trouve quelqu’un à marier. Il avait même pensé à Josh. Il voulait qu’elle ait des enfants. Il espérait secrètement que son premier fils aurait pour second prénom Dean. Juste en souvenir d’une tête brûlée. Juste pour qu’une part de lui demeure. La douleur avait été absente de son esprit et pourtant elle était bien présente. Elle s’était insinuée en lui jusqu’à ce qu’il ne puisse plus lutter.



***


« Si je peux me permettre Dean… J’ai vu que tu avais une marque sur l’épaule… »
Dean posa une main sur son épaule et fronça les sourcils. « Je l’ai remarquée aussi. Je ne sais pas ce que c’est. Ca ne fait pas mal. C’est juste… » Il hésitait à trouver le bon mot.
« Quoi ? »
« Présent. » Il fouillait son esprit, les réflexes de chasseur revenaient petit à petit. Il analysait chaque chose qu’il avait vue. Rien de bien tangible. Il connaissait la maison de Bobby et ses alentours par cœur et rien ne lui avait paru étrange. Sa gorge se serra. Rien mis à part la présence de Marie. Elle n’aurait jamais du se trouver là. Assister à tout ça. Elle était trop précieuse pour être confrontée à l’horreur de sa vie. Elle avait besoin de quelque chose de stable. Quelqu’un qui rentrait à la maison tous les soirs et qui sortait les poubelles. Quelqu’un qui avait gardé la même adresse plus de deux mois. Quelqu’un qui ne mettrait pas sa vie en danger en ramenant ses problèmes chez lui. Et il n’était pas cette personne. Il le savait, il ne pourrait pas se dissocier de sa vie de chasseur. Chaque fois qu’il lirait le journal, regarderait la télé, ou simplement essayerai d’ignorer les nouvelles il y aurait une voix pour lui souffler qu’il était en train de faillir.

« Est-ce que tu nous dis tout ? »
« Qu’est-ce que tu voudrais que je dise de plus ? »
« Je sais pas Dea-… »
« Vous étiez censés brûler mon corps. Il ne devait pas y avoir de sauvetage à la con. Pas de questions. PAS DE... »
« Dean ! Ne… »
« Ne me dis pas quoi penser. » hurla-t-il en se levant brusquement, sa chaise heurtant le sol avec fracas. « N’essaye même pas de te fourrer dans ma tête. Toi et tes idées à la con tu fous toujours tout en l’air. » D’un geste il engloba l’espace autour de lui. « Parce que c’est ta putain de faute ça encore ! »
« DEAN ! » Sam essayait de se faire entendre mais il voyait bien que son frère perdait petit à petit le contrôle. Ses inquiétudes se vérifièrent la seconde qui suivit. Dean se jeta sur lui et lui balança un coup de poing, atteignant sa cible en utilisant l’effet de surprise. Il l’attrapa par le col et s’apprêta à le frapper encore quand quelqu’un le saisit par derrière et le maintint fermement, lui tordant le bras droit pour le calmer. Mais cela n’avait aucun effet. Il réussit à se débarrasser de la prise de Bobby et à l’envoyer valser au loin. Il tourna sur lui-même comme si sa colère cherchait un nouvel exutoire.

« ET TOI TU VAS RESTER PLANTEE LA ENCORE LONGTEMPS ? »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyVen 6 Mai - 1:16


Le regard de Marie se posa sur l’épaule de Dean, haussant un sourcil quand ils mentionnèrent une trace de main. Quelle trace de main ? Elle bouillait de l’intérieur, se retenant de ne pas sauter hors de ce canapé et de l’examiner de tous les côtés. Son boulot ressortait sans doute mais c’est juste qu’elle voulait se rassurer et être sûr qu’il n’avait rien. Elle avait toujours été comme ça avec lui. Il fallait qu’elle s’assure qu’il n’avait rien, qu’il était en vie. Il n’y avait qu’en le touchant qu’elle pouvait s’assurer qu’il n’avait rien. Ses mains se glissèrent entre ses cuisses comme pour les emprisonner et elle regarda la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les trois chasseurs cherchant une réponse à la résurrection de Dean. Elle sursauta quand Dean se leva brusquement et se jeta sur Sam. Elle se hissa hors du canapé avec rapidité et allait s’interposer mais heureusement Bobby fut plus rapide et arrêta le bras de Dean.

Elle resta debout, sautillant d’un pied sur l’autre, sa main cachant sa bouche ouverte de stupeur. Elle n’aurait jamais cru Dean capable de frapper son frère. Il l’aimait trop pour ça. Il aurait tout fait pour lui et voilà qu’il se mettait à présent à le frapper. Elle doutait maintenant de l’homme qui était face à elle. Etait-ce vraiment Dean ? Ces mois en enfer avaient-ils eut raison de lui ? Comment s’assurer qu’il était bien lui et non un autre ? Un tas de questions s’enchaîna dans sa tête sans qu’elle ne puisse répondre à une seule. Elle sursauta violemment quand il se retourna vers elle et l’agressa presque. Sa voix n’avait rien d’amical. Elle en resta interdite.

**

La porte de la maison s’ouvrit à la volée et elle ne prit pas la peine de saluer son hôte avant de s’engouffrer dans la maison, un gros sac dans les mains.

« Où est-elle ? » Demanda-t-elle rapidement.

Le chasseur qu’elle connaissait par cœur lui fit un signe de tête et elle le suivit. Elle savait qu’il n’allait pas bien. Il avait peur. Il ne disait rien mais elle pouvait lire en lui. Il l’avait appelé, sa voix restait neutre mais elle le sentait paniquer. Elle n’avait pas attendu qu’il lui raconte toute l’histoire et avait sauté dans sa voiture pour le rejoindre. Il ne voulait jamais qu’elle soit impliquée dans ces histoires surnaturelles mais elle voulait connaître son monde. Et dès qu’elle pouvait l’aider, même rien qu’en le soutenant, elle le faisait. Aujourd’hui c’était différent. Aujourd’hui la vie d’une personne dépendait de son aide. Le sang apparut dans son champ de vision. La jeune blonde était allongée sur le lit, des tonnes de tissus sur son ventre, imbibés de sang, empêchant la jeune femme de se vider de son sang.

« Dis-moi que tu vas pouvoir la sauver. » La voix de Dean la fit tourner la tête vers lui et elle lui donna son sourire confiant.
« Ne t’inquiètes pas, je vais tout faire pour. » Elle referma sa prise pour lui montrer qu’il pouvait compter sur elle avant de lâcher sa main et d’avancer vers le lit où se trouvait Jo. Elle posa son sac à côté et enleva sa veste.

« Bobby, Ellen, vous feriez mieux de sortir de la pièce… »
Leur confia-t-elle, son ton était chaleureux mais direct. Ce n’était pas un conseil, c’était une requête, presque une obligation. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète, elle ne voulait pas être perturbée quand elle essaierait de sauver la vie de la fille d’Ellen.

Elle fut soulagée de voir qu’ils lui faisaient assez confiance pour la laisser seule. Ils passèrent à côté de Dean, toujours dans l’embrasure de la porte avant de sortir et de rejoindre la cuisine, Ellen en pleurs. Dean se laissa tomber contre le chambranle de la porte et regarda chaque geste que faisait Marie. Elle n’avait pas le droit à l’erreur. Parce qu’elle ne perdrait pas une vie mais bien une « famille ».

**

Ellen passa devant elle en courant pour s’approcher du lit où se trouvait sa fille. Le sang avait cessé et il était à présent sur les mains, le visage et les habits de Marie. La jeune blonde était encore inconsciente mais elle allait survivre. Elle en était sûre. Epuisée, elle se laissa traîner jusqu’à Dean qui l’attendait dans le couloir. Elle essuya sa joue gluante de sang avant de relever le visage vers lui quand elle fut à sa hauteur. Ils se regardèrent un moment, sans dire un mot avant qu’il ne la prenne dans ses bras. Elle posa son visage collant sur la chemise du chasseur et ferma les yeux.

« Merci. »

Un simple merci. Qui lui emplit le cœur. Elle n’avait pas sauvé une seule vie mais bien plus. Parce qu’une vie en impliquait toujours beaucoup d’autres. Tout comme celle de Dean impliquait la sienne. Elle avait sauvé Jo comme si c’était Dean.

Parce qu’une vie en impliquait toujours d’autres.

**

« Ne fais pas ça. » Lâcha-t-elle.

C’était presque une supplique. Car elle n’était pas sûre de pouvoir le supporter. Être là était déjà assez difficile. Le revoir après une année sans lui. Le savoir vivant après l’avoir pleuré mort. C’était déjà assez douloureux sans qu’il ne vienne lui demander des explications. Lui faire regretter d’être là et se soucier. De tenir à lui plus qu’elle ne le devrait. De le vouloir encore plus qu’elle ne pourrait jamais l’avoir. Elle devait supporter son regard tranchant. Elle n’était peut-être pas assez forte pour ça. Pas alors qu’elle le retrouvait.

« Mais bordel tu vois pas ce que tu fais ! »

Elle haussa le ton à son tour et passa à côté de lui pour se rapprocher de Sam, s’étant relevé et se tenant la mâchoire. Elle lui lança un regard avant de se retourner à nouveau vers Dean.

« Tu agis comme un égoïste Dean ! » Elle n’en pouvait plus. Elle n’en pouvait plus de ressentir ce mal dès qu’il posait les yeux sur elle. « La vérité c’est que tu en veux à ton frère d’une chose que tu n’aurais pas hésité à faire ! Tu aurais tout fait pour le sauver ! Tu l’as même fait en vendant ton âme et voilà que maintenant tu lui reproches de vouloir faire pareil pour te sauver ? »

Elle était bien plus proche qu’elle ne l’avait souhaité. Il n’avait qu’à faire un pas pour la toucher. Qu’un pas.

« Si tu veux que je parte, très bien, je sortirai de ta vie comme tu es sortie de la mienne il y a un an, mais ne t’en prends pas à ton frère ou à Bobby pour des choses que tu n’aurais pas hésité à faire ! »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 9 Mai - 0:34



Le coup se répercutait dans tout son corps, de ses phalanges à son épaule, comme une douleur sourde. Il serra le poing, sa mâchoire crispée sous la colère. L’air avait du mal à se frayer un passage jusqu’à ses poumons et sa vision était floue. La rage roulait dans son corps comme un mauvais virus. Il avait envie de frapper encore. Il avait envie de frapper jusqu’à ce que les visages n’expriment plus pitié et tristesse. Il ne voulait pas être plaint. Il ne voulait pas être du tout. Il aurait souhaité rester mort. C’était là bien la seule faveur qu’il ait jamais demandé. Il en avait eut assez de sa vie, assez de se battre et de ne jamais rien gagné. Il n’en pouvait plus de tout voir lui échapper. Il avait voulu être maître de sa mort et même ce détail lui échappait. Quand la douleur allait-elle enfin cesser ?

Furieux il se tourna vers celle qui se dressait brusquement vers lui. Ses arguments, bien que pertinents, n’atteignirent pas sa raison et son visage se mua en masque de fureur. Il n’avait jamais demandé à ce qu’on lui rende la pareille. Il avait cru que sa propre erreur en apprendrait beaucoup à Sam et qu’il laisserait les morts là où ils devaient être. Les morts devaient rester morts. C’était une logique immuable. Jamais si on l’avait laissé en enfer il n’aurait eut à supporter la douleur qu’’il ressentait maintenant. D’abord physique. Puis psychologique. Il avait l’impression qu’il pouvait se briser à n’importe quel moment tant son âme avait été meurtrie. Il ne serait plus jamais lui. Il était condamné à errer ici, en miettes.

« Tu ne comprends rien ! »
explosa-t-il. « Tu n’as jamais rien compris Marie. Tu n’as aucune idée de ce que c’est d’être à notre place alors ne viens pas me faire chier avec ta morale à deux balles. Ici ce ne sont pas les mêmes règles qui s’appliquent. On joue dans la cour des grands. Il n’y a pas de happy ending. Seulement des gars qui font de leur mieux en sachant d’avance que c’est la mort qui les attends. On est en sursis permanent. Tu veux savoir ce que j’ai ressenti quand je suis mort ? La liberté. J’étais enfin libre de tout ça. »

Son visage était transformé par la colère. « Tu veux savoir ce que j’ai ressentit en creusant la terre avec mes ongles pour trouver de l’air ? Est-ce que tu as la plus petite idée de l’effet que ça peut faire d’avoir son âme arrachée à l’enfer avec tous ses souvenirs et de se réveiller agonisant sous des monceaux de caillou ? Et tout ça pour quoi ? »

Il avança d’un pas. Dans son regard s’alluma une lueur rouge qui n’échappa pas aux autres chasseurs. « Tu sais la seule consolation que ça m’apportera ? J’arracherais tes dents une à une. Je prendrais mon temps pour péter chacun de tes doigts. J’ai bien appris comment faire monter la douleur sans tuer Marie. C’est un jeu dans lequel je suis devenu expert. Viens donc… VIENS DONC ! »

Son poing s’abattit sur la table avec violence et il s’élança vers elle, aussitôt arrêté par Bobby qui planta un tazer dans ses côtés. Convulsant il s’écroula au sol, ayant perdu l’usage de ses membres. Une larme roula sur sa joue alors qu’il s’abîmait dans ses souvenirs.

« Il est brûlant. »

« Qu’est-ce que c’est ? »
« Aucune idée mais on ne prend plus de risques. »
« Tu veux dire on l’attache de nouveau ? Est-ce que c’est vrai-… »
« Je sais pas Sam… Dis moi tu as encore envie de te faire casser la gueule ? »
« Mais on l’a testé… »
« Pour les mauvaises choses. On a toujours aucune idée de comment il est revenu et… »
Sam risqua un coup d’œil vers Marie et vit qu’elle était bouleversée. Il s’avança pour la prendre dans ses bras et lui murmurer des paroles réconfortantes. Il s’en voulait de plus en plus de l’avoir emmenée ici mais il n’avait maintenant plus d’autre choix que de l’intégrer dans tout ça. Dean lui en voudrait certainement pour ce qu’il s’apprêtait à faire. Intégrer sa petite amie dans le monde des chasseurs.
« Marie il va falloir que tu écoutes très attentivement ce qu’on va dire si tu veux rester ici. On va attacher de nouveau Dean pour qu’il ne soit un danger ni pour nous, ni pour lui. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse il ne faudra plus défaire ses liens, parce qu’on ne sait pas de quoi il est capable. On va devoir faire un certain nombre de recherches pour savoir de quoi il s’agit. Je te conseille de venir avec nous. Ce n’est pas une punition, il faut juste éviter le plus possible tout contact avec. »
« J’ai eu Ellen et Jo. Elles ne seront pas là avant plusieurs heures. »
« Alors on y va. On a plus une minute à perdre. »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptySam 21 Mai - 17:16



❝ We were meant to live for so much more
Have we lost ourselves?
Somewhere we live inside. ❞
Elle n’avait jamais pensé pouvoir supporter toute cette vie qu’il avait sans le vouloir amené jusqu’à elle. Elle n’avait pas simplement dû faire entrer une personne dans sa vie mais bien tout un monde entier qui lui était inconnu, terrifiant. Et pendant un temps, elle s’était demandée si elle était prête à tout ça. Si elle était assez forte pour accepter la réalité de leur monde, si elle était assez forte pour s’endormir la nuit sans être terrifiée, pour arpenter une rue déserte en pleine nuit sans avoir peur des pas qui la suivraient. Elle n’avait pas juste accepté ses défauts et ses qualités, elle avait aussi accepté ses lourds bagages et tout ce que ça impliquerait.

A présent, elle ne regrettait rien. Elle ne regrettait pas l’inconnu qu’il avait fait entrer dans sa vie. Elle regrettait juste qu’il l’ait mise de côté, qu’il l’ait exclu de ce monde qui était une partie de sa vie. Comme si elle était trop faible, trop précieuse pour être mise dans la confidence. Et s’ils avaient eut des différents aujourd’hui, elle savait pourquoi. Parce qu’il y avait toujours ce monde pour les séparer. Peut-être que tout ça ne serait pas arrivé si elle avait fait partie du monde des chasseurs ou s’il l’avait plongé dedans dès leur rencontre. Peut-être que tout ça ne serait arrivé si elle avait été assez forte pour se protéger quand le démon l’avait attaqué.

Elle soutint son regard alors qu’il lui crachait toutes ces paroles. Elle sentait son cœur se déchirer un peu plus à chacune de ses attaques mais elle ne faiblit pas. Elle devait être forte. Elel savait que ça ne serait pas une partie de plaisir. Elle n’allait pas le retrouver, lui sauter dans les bras et oublier les 12 derniers mois. Ils ne pourraient pas recommencer là où ils avaient tout laissé. Elle ne pourrait pas oublier la souffrance qu’elle avait ressentit quand elle avait su pour lui et Isa. Elle ne pourrait oublier le vide qu’elle avait enduré après la perte de leur enfant. Ils ne pourraient jamais revenir en arrière. Ou avoir la relation qu’ils avaient. Mais ils pouvaient avoir mieux, une relation différente, basée sur quelque chose de plus fort.

Elle ne le reconnaissait plus. L’homme qui lui faisait face était tout simplement un inconnu, il ne pouvait pas être si violent, si mesquin. Il avait changé. Elle reconnaissait à peine les traits de son visage à présent. Et ses yeux. D’un rouge. Elle était tétanisée, figée dans cette position alors qu’il la toisait d’un regard menaçant. Elle buvait ses paroles comme si elle était fausse. Inconsciemment elle revivait la scène avec le démon. Elle ressentait à nouveau cette peur et ce traumatisme qui l’avait saisit ce jour-là. Et le pire dans tous ça c’est que c’était lui, l’homme qu’elle avait tant aimé, qui lui faisait revivre ses horribles souvenirs. Ses horribles sensations.

Elle recula vivement et percuta le mur derrière elle quand il s’élança vers elle, fermant les yeux comme si quelque chose d’horrible allait arriver. Non elle n’était définitivement pas assez forte pour ça. Pour cette vie. Pour ce monde. Elle avait cru en venant ici qu’elle pouvait surmonter la peur, l’angoisse, qu’elle pouvait supporter les souvenirs et la souffrance mais elle n’était pas capable. Elle n’était pas capable de l’aimer sans être terrifiée de ce qu’il pourrait lui arriver. Et elle ne savait pas si elle était prête pour endurer ça. Elle aurait dû rester dans son petit ranch loin de tout ça. Elle aurait dû écouter Sam et refaire sa vie sans se préoccuper de Dean et de tout ce qu’il pourrait vivre sans elle.

Ses mains bloquant les cris de terreur qui allaient s’emparer d’elle, elle retint les sanglots qui allaient inonder ses joues alors que Dean était inconscient sur le sol. Elle était perdue dans un monde qui n’était pas le sien. Elle ne savait pas comment elle devait réagir ou encore ce qu’elle était censée faire. Elle ne savait pas ce que Dean était à présent ou ce qu’elle ressentait pour lui en cet instant précis. Elle ne savait encore moins ce qu’elle avait ressentit ou si elle ressentait toujours cet amour pure et indéfinissable qu’elle avait pour lui. Elle ne savait plus. Perdue dans ses pensées et figée de terreur, elle sursauta quand Sam posa sa main sur son bras et l’emprisonna dans une étreinte qui se voulait réconfortante. Elle se perdit dans ses bras, accrochant sa veste comme s’il ne lui restait plus que lui. Il se décala légèrement et essaya d’attirer son attention pour qu’elle l’écoute attentivement. Elle risqua un regard vers le sol avant de poser ses yeux dans les siens. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui. Elle savait qu’avec lui elle ne craignait rien. Tout comme elle l’avait toujours su quand elle était avec Dean. Tout comme elle l’avait toujours vu dans ses yeux qu’elle ne craignait rien tant qu’il était là. A présent, tout ça avait disparut.

Elle hocha la tête, essayant de retrouver un minimum de contenance. Elle n’avait plus le droit d’être faible à présent. Elle n’avait plus le droit de douter, d’avoir peur ou encore de vouloir tout abandonner. Elle n’avait jamais été si proche de leur monde. Elle ne savait pas si elle avait toujours envie d’y être intégrée mais à présent ce n’était plus un choix. Elle y était définitivement obligée. Pour elle. Et puis pour Dean aussi. Sam déposa un rapide baiser sur son front pour la rassurer et lui et Bobby saisirent le corps de Dean. Elle les suivit jusqu’au sous-sol où ils déposèrent Dean sur un lit de camp, attachant ses mains et ses pieds. Elle resta en dehors de la salle et les regarda faire. Elle ne supportait pas l’idée que ce n’était pas Dean. Bobby et Sam sortirent de la salle qu’ils avaient forgé pour être à l’abri de toute entité surnaturelle et ils fermèrent la porte blindée, un seul espace pour voir l’intérieur. Elle resta quelques secondes à le regarder, seul, inconscient dans cette salle insalubre et une main la tira vers la sortie.

**

« Donc ces choses s’insinuent dans le corps des humains par les oreilles, le nez ou la bouche ? »

Un livre entre les mains, installée dans le canapé de la maison de Bobby, Marie releva le regard vers Sam, ses lunettes posées sur son nez.

« Oui mais ça ne peut pas être ça, on a déjà testé sur lui, et rien. »

Une grimace de dégoût, elle hocha la tête, se remémorant le moment où ils l’électrocutèrent et elle baissa le regard vers son livre, tournant la page. Ses doigts parcoururent le papier et elle fronça les sourcils.

« Croatoan… ça existe vraiment ? » Elle releva le regard vers Sam, perdue dans ses pensées, ses yeux fixés sur son écran d’ordinateur.

« Oui… c’est un virus poussant au cannibalisme… si l’apocalypse n’avait pas été arrêté, c’est en ça que le monde aurait fini… »

Il répondait par de brefs mots et elle hocha la tête, elle le dérangeait dans ses recherches, elle le savait. Mais elle essayait juste de se plonger dans ce monde, de comprendre toutes ces légendes, tous ces monstres, ces tragédies. Elle sursauta quand Sam tapa du poing sur la table.

« MAIS OUI ! » Il se leva précipitamment de sa chaise et vint s’affaler dans le canapé à côté d’elle, lui prenant le livre des mains. « Un virus… voilà pourquoi rien de toute ce qu’on lui fait ne marche… un virus ne peut pas être détecté comme ça… il faut un remède, un antidote… »

Elle essayait tant bien que mal de suivre le sens de ses paroles. Sam ne tenait plus en place, ses yeux s’étaient à nouveau illuminés, comme s’ils avaient trouvé le moyen de sauver Dean. Voilà deux jours qu’ils cherchaient sans trouver et là, il y avait une petite lueur d’espoir.

« Je vais en parler à Bobby ! » Déclara Sam en lui souriant et en se levant précipitamment. Elle le regard quitter la pièce pour sortir de la maison et elle resta un instant silencieuse. Tout allait tellement vite et à la fois si lentement. Dean n’était toujours pas guérit. Parfois elle l’entendait crier en bas et ça la tuait. Elle pouvait repousser encore et toujours ce qu’elle ressentait, elle n’avait jamais cessé de l’aimer.

Elle se leva doucement du canapé et regarda par la fenêtre, Bobby, Ellen et Sam étaient en grande discussion. Elle prit le chemin du sous-sol, faisant attention à ne pas faire de bruit. Elle ne voulait pas affronter son regard, encore moins écouter ce qu’il avait de si horrible à lui cracher au visage. Elle voulait juste s’assurer qu’il était encore là. Qu’il était encore en vie. Qu’il survivait pour lui revenir entier. Elle ouvrit délicatement le loquet de la petite fente pour voir l’intérieur de la pièce et posa ses yeux sur la silhouette de Dean, allongé sur le lit, toujours attaché. Un frisson lui parcourut le dos quand elle sentit chez lui une sorte de secousse et elle retint son souffle. Elle était assez forte pour endurer ça à présent, elle le savait. Elle le savait quand elle posait ses yeux sur lui. Elle voulait être forte pour deux.

❝ Maybe we've been livin with our eyes half open
Maybe we're bent and broken. Broken. ❞
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 23 Mai - 1:08



Depuis quelques temps déjà, Dean avait un rêve. Un rêve qui avait prit des accents douloureux à mesure qu’il distinguait le gouffre entre ses espérances et la réalité. Il lui avait fallu plusieurs années avant de s’en rendre compte, d’être certain que les idées qui le traversait parfois, lorsqu’il dormait dans une chambre d’hôtel miteuse dont climatisation ne fonctionnait pas, étaient bien un souhait qu’il chérissait au plus profond de son être. Il aurait voulu se persuader que ses envies n’étaient dictées que par les publicités bidon qui s’enchaînaient à la télévision mais la pointe douloureuse et sourde qui se fichait dans sa poitrine le ramenait brusquement à la réalité. Dean avait un rêve et il lui était impossible de le réaliser.

Il aurait voulu que l’enfant à naître soit une fille et qu’elle ait les cheveux blonds de sa mère. Cette idée là était neuve. Mais elle avait eut le temps de s’enraciner en son être comme une pousse d’espoir. Il aurait voulu toucher le miracle de la vie pour connaître à nouveau les raisons qu’il pouvait avoir de se battre. Dean avait avant tout besoin de trouver quelque chose pour le pousser à continuer à avancer et croire. Sa foi en toutes choses avait depuis longtemps disparu et il n’était plus qu’un homme usé. Oh bien sûr il y avait Marie, mais le danger auquel il l’exposait ternissait invariablement les sentiments qu’il éprouvait à son égard. Souvent avant sa mort il s’était prit à espérer ne jamais avoir croisé ce regard chocolat. L’éclat qu’il y avait vu alors, il lui semblait l’avoir ôté en amenant son monde chaotique à la jeune femme. Pourtant elle avait été forte, elle avait oublié l’angoisse qui sourdait dans son être pour l’aimer à corps perdu. Il n’avait jamais cru mériter un tel amour. Il n’avait jamais cru que cette histoire valait les sacrifices consentit par Marie Owen. Aussi il avait tout détruit. Et perdu toute envie de rêver.

Si bien que le néant avait trouvé place en son corps et grignoter les morceaux qui restaient de lui. Lorsqu’il avait reprit conscience, il avait sentit qu’il lui manquait quelque chose. Il n’aurait su dire quoi exactement, mais il avait de plus en plus l’impression d’être un pantin à qui on aurait coupé les fils. Il sentait que le contrôle de ses membres et de ses pensées lui échappait peu à peu. Il avait conscience des mots qu’il avait dits, mais ils avaient passé les frontières de ses lèvres sans qu’il les autorise. Il avait vu la consternation et la peur sur les visages qui l’entourait. Et il avait voulu qu’ils le tuent. Qu’il le tue pour faire cesser la douleur qui montait en lui. Et qui le tuait de toute façon. Mais il était stupéfait de voir qu’alors qu’il avait attendu la mort et lui avait ouvert les bras, il rechignait maintenant à s’abandonner.

Depuis combien de temps était-il là. Il ne pouvait le savoir. Mais sa gorge le brûlait d’avoir trop crié et ses poignets n’étaient plus que plaies béantes. La corde rongeait sa peau, s’incrustait dans sa chair et devenait partie intégrante de son être. La douleur cisaillait sa raison et il perdait le souffle à hurler. Parfois ses lèvres remuaient mais aucun son n’en sortait. Et alors que la douleur était à son paroxysme, tout ce qu’il voulait savoir c’était si Marie était bien à l’abri de ce cauchemar. Et si elle donnerait son nom au fils qu’elle aurait avec un inconnu.



***


Jo avait cru être amoureuse de Dean. Ce qu’elle avait vu chez cet homme lui plaisait. Elle était accro au danger et il le respirait par tous les pores de sa peau. Elle avait cru qu’il pourrait lui faire l’amour avec tendresse, dans un motel au bord d’une route, une bouteille à moitié entamée posée sur la commode de chevet. Puis elle avait apprit à connaître Dean. Ses doutes et ses aspirations. Et elle avait sentit naître de l’admiration pour lui, et une tendresse dont elle se serait cru incapable. Rapidement elle s’était rendu compte qu’il avait bien plus la carrure d’un frère pour elle, et elle l’en avait aimé que d’avantage. Sa mort l’avait ébranlée et elle s’était tournée vers Sam. Mais le géant n’avait su le remplacer. Et elle avait oublié ce que cela pouvait faire, d’être comprise. En descendant les escaliers elle essaya de se rappeler ce qu’elle avait ressentit après le coup de fil de Bobby. Mais elle était incapable de démêler ses sentiments. Elle n’avait besoin que d’une chose pour s’en souvenir, un sourire de son frère de sang.

« Salut Marie. » Lança-t-elle piteusement en arrivant à la hauteur de la petite brune. Elle ne pouvait imaginer ce que l’infirmière ressentait à cet instant. Elle n’avait jamais réellement éprouvé d’amour. Ce qui liait Marie et Dean lui était inaccessible. Et pourtant elle ne doutait pas du lien qui les rattachait, et combien ils avaient été faits l’un pour l’autre. Oui ce qu’elle voulait c’était que Dean lui sourit, comme lorsqu’il était amoureux et que les choses étaient encore simples. Elle fourra ses mains dans ses poches, ne sachant trop quoi ajouter de plus. Quels mots pouvaient bien arranger les choses ?

Puis soudain un cri déchirant lui vrilla les tympans. Le son d’une agonie lente et douloureuse. Les cris redoublaient d’intensité, la clouant sur place de peur et de surprise. Elle perçut à peine la cavalcade dans les escaliers. Ils l’avaient sentit aussi, que quelque chose était différent. Que quelque chose était en train de se passer.
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMar 24 Mai - 0:49



❝ I can't get used to it.
I'll never get used to it ❞

Elle n’avait jamais cru pouvoir aimer ainsi. Elle sentait à nouveau son cœur battre, elle sentait cette lueur d’espoir se réveiller peu à peu. Ces 12 derniers mois, elle s’était sentit mourir à petit feu. Comme si on lui avait retiré sa raison de vivre. Et c’était le cas. Elle avait essayé par tous les moyens de se convaincre qu’elle s’était accrochée à une relation à sens unique, une histoire sans issue. Qu’elle n’avait juste à reprendre une vie normale pour l’oublier mais c’était se leurrer. C’était oublier toutes les raisons qui l’avait gardé en vie pendant ces deux années. C’était renier le plus beau sentiment qu’elle ait jamais ressentit. C’était le renier lui. Et avec toute la force et l’entrain qu’elle y avait mit, elle n’y était pas arrivée. Il était toujours là. Dans tout son être, dans chacun de ses pores, chacun de ses souffles. Il était toujours là. Et il le serait toujours. Elle n’allait pas l’abandonner maintenant. Pas alors qu’il avait le plus besoin d’elle.

Elle essuya rapidement une larme roulant sur sa joue quand elle entendit des pas dans les escaliers et tourna la tête vers la jolie blonde, lui répondant pas un simple sourire. Elle n’avait pas la force de parler. Elle n’avait plus la force non plus de se tenir là, le regarder souffrir, sans savoir quoi faire. Sans même lui montrer qu’elle était là pour lui. Elle n’avait plus la force de détruire leur relation. Jo resta silencieuse et elle en fut reconnaissante. Elle n’aurait pu supporter des moments réconfortants ou une banale discussion. Rien de ce qu’elle dira ne pourra le guérir. Rien. Pas même tout l’amour qu’elle pouvait lui porter. Elle avait vécut un an en apnée. Comme si des fils avaient été là pour commander chacun de ces gestes, comme s’il avait été impossible pour elle d’agir par elle-même. Elle avait perdu ce lien qui la rattachait à la vie.

Un cri déchira le silence et un frisson lui parcourut l’échine. Ses bras entourèrent son corps, comme si elle se protégeait d’un mal qui la rongeait de l’intérieur. Elle avait l’impression de souffrir, de ressentir tout ce qu’il endurait. Elle ne supportait de le voir ainsi. Elle aurait tout donné pour qu’il ne soit pas dans cet état. Tout, même sa vie. Sam et Bobby la dépassèrent et se plantèrent devant elle pour regarder l’intérieur de la salle. Elle sentit son cœur s’affoler dans sa poitrine. Elle avait besoin de le voir, elle avait besoin de se repère pour s’assurer qu’il était toujours là. Les voix s’enchaînaient autour d’elle, Sam criait qu’il fallait faire quelque chose, Bobby et Ellen essayaient de le calmer, Jo commençait à pleurer. Marie, elle restait immobile. Comme dans un mauvais rêve, elle était incapable de se réveiller. Elle regardait la scène comme si elle n’était que spectatrice. Tout ça ne pouvait pas se dérouler. En l’acceptant et l’aimant avec tout ce qu’il amenait dans sa vie, elle n’avait jamais prévu de devoir affronter sa propre mort, sa résurrection. Elle n’avait jamais prévu de le perdre d’une telle façon. D’habitude on se quitte en s’enguelant, parce qu’il vous a trompé avec votre meilleure amie. Mais là il l’avait trompé avec bien pire. Il l’avait trompé avec sa propre vie. Son propre monde.

Ses jambes se mirent en mouvement, elle poussa Sam comme si ses gestes étaient au ralenti, les larmes ruisselaient sur ses joues mais elle n’y faisait attention. Rien d’autre n’importait que les cris d’agonie de Dean. Elle ouvrit la porte avec toute la force qu’elle pouvait avoir. Elle sentit une main la retenir mais elle se débattit avec une rage qui lui était inconnu. Elle sentait tous ses muscles se contracter à mesure qu’elle s’approcher de son corps. Son visage était tordu sous la douleur. Ses membres étaient pliés sous la souffrance. Comme s’ils lui criaient de les déchirer. De faire taire son agonie. Elle se laissa tomber à ses côtés, ses doigts se posèrent sur le torse du jeune homme, l’incitant à se calmer, elle sentit la chaleur bouillonnante à travers sa chemise comme si le feu avait embrasé tout son être. Il dégoulinait de sueur. Ses mains tremblaient de peur en le touchant, elle n’arrivait même pas à prendre son pouls.

« Il me faut… » Sa voix déchira les cris de Dean. Elle criait elle aussi.

Les chasseurs l’avaient rejoint et elle sentit Sam à côté d’elle, il était terrifié de voir son frère ainsi. Elle sait qu’il aurait tout fait pour le sauver, au prix de sa propre vie. Devant cette horrible scène, elle ne pouvait se douter qu’il était perdu. Il avait ce besoin de le sauver. Il était fait pour ça. Les frères Winchester ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre. Elle ne pouvait pas vivre sans lui.

« Il me faut des sédatifs Clorazépate, ça peut calmer la douleur, ça peut aussi faire taire cette chose qu’il a en lui, Sam, il faut aller chercher ma trousse au ranch, j’ai sans doute des… »
« Marie ! »

Son visage se tourna vers Sam, elle respirait à peine. Ses mains tenaient avec fermeté le corps en transe de Dean.

« Rien ne va marcher Marie, ce n’est pas quelque chose d’humain qu’on doit soigner ! »
« Sam je suis infirmière, je peux le sauver, va chercher ma trousse ! »
« CE N’EST PAS HUMAIN ! »

Elle resta immobile, ses yeux scrutant ceux de Sam. Il était aussi perdu qu’elle. Elle savait qu’il avait raison. Elle ne voulait juste pas y croire. Elle n’était pas prête bordel. Elle ne voulait pas de ce monde. Elle ne voulait pas de ces choses surnaturelles. Elle n’avait jamais voulu y être mêlée, elle n’avait jamais voulu. Bordel, elle n’avait jamais voulu.

« Il faut qu’on trouve vite le remède bordel ! » Bobby se tenait la tête. Derrière ces airs de bourrues, il avait toujours considéré Dean comme son propre fils. Il quitta rapidement la pièce, remonta pour chercher dans ses livres, comme si la réponse allait apparaître comme ça, sous ses yeux.

« Il faut faire attention, Marie, on ne sait pas ce qu’il a en lui, il peut être dangereux ! »

Ellen essaya de raisonner Marie mais elle ne l’écoutait déjà plus. Sam emprisonna son corps entre ses bras et il la releva. Elle se débattit avec force et se laissa à nouveau retomber sur le sol.

« JE NE LE LAISSERAI PAS COMME CA ! »

Ses mains s’accrochèrent à la chemise de Dean et elle agrippa son visage, essayant de le retenir dans ses mains pour qu’il arrête de se tortiller dans tous les sens. Elle ressentait la douleur dans tout son être. Ses doigts caressèrent la joue de Dean et elle glissa sa main dans ses cheveux.

« Je suis là Dean. S’il te plait, bats-toi, on va trouver une solution. » Elle était si proche. Il était si brûlant. Elle murmurait comme si ces murmures allaient calmer ses cris. « Je t’en supplie, ne me laisse pas encore... Je survivrai pas sans toi… Tu dois te battre contre cette chose, comme tu l’as toujours fait. Fais le pour moi. »

Il convulsa sous ses doigts et elle essaya de calmer les sanglots qui lui obstruaient la vue. Soudain ce fut le silence. Immobile sous sa peau. Elle avala avec difficulté, reprenant sa respiration. Sa dernière.

« Dean ? » Sa voix était brisée. Elle avait peur de la réponse. Elle avait peur de ne pas avoir de réponse. Elle entendit les sanglots de Jo. Non, non elle ne pouvait y croire. Non. Ses doigts glissèrent sur sa peau, descendirent dans son cou.

« Non, non, non… DEAN ! »

Ses doigts tapèrent le torse du chasseur et elle se sentit portée dans les airs. La prise de Sam était trop forte pour qu’elle s’en défasse. De toute manière, elle n’avait plus la force de le combattre. Elle avait tout perdu quand il l’avait quitté, il y a de cela un an.

« DEAAAAN ! »

Son cri retenti dans toute la maison.

❝ I forgive you
I'll forgive you ❞
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMar 31 Mai - 1:17






La douleur était pénétrante. Pire que tout ce qu’il avait déjà connu. Il avait l’impression que chaque partie de son corps était en train de partir en lambeaux. Puis il lui sembla que cette douleur faisait partie de lui, qu’elle avait toujours été présente. Sa vie n’avait été qu’un combat, et sa mort était exactement pareille. Un combat contre ses sentiments, son sens du sacrifice et son envie de tout laisser tomber. Usé, fatigué, il lui semblait qu’il avait épuisé les réserves de sa force et qu’il ne lui restait plus qu’à suivre ce que le destin avait tracé pour lui. S’il devait s’en tenir au bilan, il trouvait qu’il avait fait les choses plutôt bien. Son frère pouvait maintenant décider de quelle serait sa vie. Il pouvait reprendre des études et devenir un avocat, laisser le passé derrière lui. Mais le plus important restait qu’il avait connu l’amour. Le véritable. Celui pour lequel on se relève la nuit et qui vous fait faire les pires trucs. Et il s’était sentit aimé, comme jamais encore auparavant. Même s’il aurait voulu qu’on comprenne la personne qu’il était, et qu’on respecte ses choix.

Son corps s’arc-bouta sous la pression qui était exercée sur ses muscles. A mesure que les secondes passaient il sentait l’empreinte de la mort resserrer son emprise sur son être. Il n’avait pas conscience du bruit qui l’environnait, pas plus qu’il ne pouvait distinguer ce que les affres de sa souffrance provoquaient chez les autres. Il avait le sentiment d’avoir été isolé du reste du monde et de ne plus ressentir qu’à travers la douleur qui le transperçait de part en part. Il sentait le poison courir dans ses veines, faisant grimper la température de son corps jusqu’à un point intenable. Soudain la pression exercée sur ses organes fut trop grande et son organisme essaya de se défendre comme il pouvait, provoquant une violente convulsion qui le projeta dans le coma. Là il ne ressentit plus aucune douleur. Au contraire il avait l’impression d’être enveloppé dans du coton. Puisqu’il ne luttait plus. Le coton se faisait cocon puis devenait étouffant. Il était littéralement en train de l’avaler, faisant disparaître de la surface tout ce qui avait jamais définit Dean Winchester.



***



Castiel ferma les yeux alors que l’écho du cri de Marie se répercutait dans son esprit. « L’entreprise » Dean Winchester n’était pas du tout ce qu’il avait espéré. Le chasseur avait été trop entouré pour qu’il puisse l’approcher, et le venin qui était en train de le tuer avait réduit à néant toutes chances qu’aurait pu avoir l’ange d’établir une connexion avec le jeune homme. Or pour lui il était capital que son identité demeure secrète et qu’on ne puisse le lier à l’aîné de la famille Winchester. Seulement si ce dernier mourrait tous ses efforts auraient été vains. L’ange secoua la tête, dépité, l’appel de l’ex petite amie de Dean vibrant toujours au tréfonds de son âme. Pour lui qui n’était pas habitué aux émotions humaines, cette décharge le déstabilisait complètement et il le savait, obscurcissait déjà son jugement. Il ne pouvait pas le laisser mourir.

Projetant son esprit à l’intérieur du boomker, il matérialisa son enveloppe à l’intérieur de la pièce fortifiée. Il profita de la panique ambiante, pour téléporter chaque âme présente en dehors et verrouilla la porte blindée derrière eux. Il remonta la manche de son trench et de sa chemise puis s’assit sur le lit de campement aux côtés du chasseur qui avait cessé de respirer. Il était indifférent aux attaques portées à la porte. Il avait besoin de toute sa force et de sa concentration. Il plongea brusquement son bras dans le torse de Dean, fouillant son corps à la recherche de la menace invisible qui était en train de le bouffer. Quand il le trouva enfin, il l’extirpa du corps du chasseur en prêtant attention à ne rien endommager. Entre ses doigts la créature se dissolvait dans un nuage de fumée noire. Mais Dean ne respirait toujours pas. Castiel savait que le corps du chasseur ne pourrait supporter aucun choc supplémentaire, aussi joignit-il son index et son majeur et les posa sur le front du jeune homme. D’une impulsion il incrusta de nouvelles images dans son esprit. Des images contre lesquelles le chasseur se débattit d’abord, avant de les accepter et de les verrouiller dans une partie inaccessible de sa mémoire. Alors ses paupières clignèrent, et il ouvrit lentement les yeux. La porte se déverrouilla mais une barrière invisible isolait le chasseur et son sauveur du reste de la troupe.

« Je vous parlerai en temps et en heure. J’ai déjà trop traîné. » La voix de l’ange était grave, profonde, sans appel. Il disparut aussitôt.

« Sam… » Articula doucement Dean alors qu’un autre prénom lui était venu plus naturellement à l’esprit. C’est d’ailleurs sur cette personne qu’il fixa toute son attention. La seule femme qu’il ait jamais aimée. Celle qu’il ne devait plus jamais revoir. Un éclair blond passa devant ses yeux et il se sentit happé dans une étreinte affectueuse. Jo. Il ferma les yeux et ses bras enserrèrent la frêle silhouette de la chasseuse. Il aurait voulu pleurer mais ses yeux refusaient d’obéir.

« Je suis revenu. »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 6 Juin - 1:23


❝ Can I find my way to you?
And after all that we've been through
And after all we left in pieces
I still believe our lives have just begun ❞

Le monde s’était arrêté de tourner autour d’elle. Comme si elle avait perdu toute raison d’exister. Ca ne lui avait pas fait cet effet il y a de cela deux mois, quand Sam lui avait annoncé la nouvelle. Non elle n’avait pas autant ressentit cette douleur lui transpercer le cœur. Au fond, c’est peut-être car une partie d’elle-même avait toujours espéré qu’il soit vivant. Elle n’avait pas vu de ses propres yeux sa mort donc pour elle, il n’était pas réellement mort. Il ne pouvait pas. Et puis après leur rupture, elle ne s’était pas sentit le droit d’en souffrir d’avantage. A présent c’était différent. A présent, elle était là, à ses côtés et elle avait beau repousser tous les sentiments qui retournaient son estomac, elle ne pouvait pas lutter contre tout l’amour qu’elle pouvait lui porter. Il était bien plus que sa raison de vivre. Il était à présent sa raison d’exister.

Elle se sentit projetée en arrière, toujours dans les bras de Sam. La porte se referma violemment et elle resta immobile, retenant son souffle. Tout était allé si rapidement. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il était en train de se passer. La seconde d’avant, elle assistait à la mort de Dean et là elle était à l’extérieur de la salle, avec aucun point de vue sur le corps inerte de Dean. Après la stupeur, la panique s’empara d’elle et elle se détacha de l’emprise du cadet des Winchester. Bobby la devança et regarda à l’intérieur de la salle. Il se retourna, déstabilisé, et chercha Sam. Ils échangèrent un regard qu’elle ne comprit pas et elle sentit son pouls s’affoler d’avantage dans sa poitrine. Sam la dépassa et regarda l’intérieur de la salle à son tour.

« Qu’est ce qui se passe ? »

La voix de Jo brisa le silence funèbre et Marie fixa son regard sur Sam, attendant une réponse. Elle n’avait pu formuler la question à voix haute mais elle lui brulait les lèvres depuis qu’ils avaient été propulsés dehors. Sam essaya d’ouvrir la porte mais elle était définitivement bloquée, comme si une force divine la maintenait ainsi. Sam et Bobby se regardèrent puis Sam se retourna vers les trois femmes, restées derrière.

« Je… je ne sais pas. » Il sembla perdu puis il se retourna vers Bobby. « Tu crois qu’on peut défoncer la porte ? »

Marie resta un instant suspendue à ses lèvres, attendant la suite puis son corps se mit à bouger sans qu’elle ne le contrôle et elle s’approcha de la petite ouverture pour assister à la scène. Sam retint son bras.

« Crois-moi tu n’as pas envie de voir ça. »

Aucun mot ne sortit de sa bouche, comme si elle n’avait plus la force de se battre. Il comprit l’état dans lequel elle se trouvait et sa prise se relâcha sur son bras. Elle lui en fut reconnaissante. De ne pas aller à l’encontre de ce qu’elle voulait réellement. De ne pas la surprotéger comme Dean avait l’habitude de le faire. Elle faisait ses propres choix. Et elle avait fait le choix de tout savoir.

Un frisson parcourut son dos quand ses yeux rencontrèrent la scène. Castiel se tenait au dessus de Dean et sa main transperça son corps. Elle étouffa un cri et se recula violemment. La vérité était bien plus brutale qu’elle ne l’avait envisagé. Elle se croyait forte mais elle n’était pas prête à tout savoir. Surtout quand la réalité était un mystère pour tout le monde, même pour les personnes qui avaient passé leur vie dans ce monde. Tout s’agita autour d’elle, Sam s’était munit d’une massue et essayait de défoncer la porte, Bobby récitait des incantations, Ellen et Jo courait dans tous les sens à la recherche d’une solution. Marie s’était reculée, son dos heurtant le mur avec violence, sa main était toujours sur sa bouche et elle fixait la petite ouverture où elle avait assisté à cette scène.

Soudain le bruit stoppa et la porte s’ouvrit, Sam se précipita à l’intérieur mais il fut bloqué, une barrière invisible les retenant à l’extérieur. Ils fixèrent l’ange avec étonnement et aucun d’eux ne répondirent. Ils n’en eurent de toute façon pas le temps. Il disparut dans un clignement de paupière. Elle mit un certain temps avant de reprendre l’usage des ses membres. Sam s’était déjà précipité à l’intérieur de la salle, alors que Dean se relevait. Doucement, elle suivit les autres jusqu’à se stopper à l’embrasure de la porte. Dean fixa son regard sur elle et elle se sentit happée dans ses souvenirs. Son cœur s’affola dans sa poitrine, ses mains devinrent moites. Elle n’eut la force de lâcher son regard et le soutint. Elle avait peur que ce ne soit qu’un mirage, qu’en un clignement de cils il allait disparaitre.

Jo passa devant elle et coupa cet instant qui leur appartenait. Le retour à la réalité fut brutal et elle baissa instantanément le regard vers le sol. C’était trop d’émotions, trop de choses en si peu de temps. Elle n’était plus habituée à être ainsi chamboulée. Elle avait perdu l’habitude depuis qu’il ne faisait plus partie de sa vie. Elle regarda l’étreinte des deux chasseurs devant elle et une pointe de jalousie se forma dans son ventre. Elle savait que Jo était comme une sœur pour Dean, ce n’était pas là que venait la jalousie. Elle était jalouse qu’elle puisse ainsi le serrer sans qu’il ne la repousse. Car elle était sûre que si elle le prenait dans ses bras, il la repousserait comme il l’avait fait un an auparavant. Elle avait encore trop mal pour s’infliger à nouveau ça. Alors elle regarda cette étreinte fraternelle sans bouger. Elle détourna finalement le regard et sortit de salle pour s’appuyer contre le mur et sortir du champ de vision de Dean et de tous les autres. C’était tout nouveau pour elle. Ce monde. Cette vie. Elle n’était pas prête à abandonner mais elle avait besoin de plus de temps.

Les voix fusèrent dans la pièce à la recherche de réponses. Des réponses. Qu’elle n’aurait probablement jamais. Elle sursauta quand une main se posa sur son bras. Son regard se tourna vers Ellen à ses côtés qui lui demandait si elle allait bien. Elle hocha la tête en se forçant à sourire alors que des larmes trahissaient déjà son état. Elle ne tarda pas à s’effondrer en larmes alors qu’Ellen la prenait dans ses bras. C’était trop dur, le perdre, le retrouver, le perdre à nouveau, le retrouver encore. C’était trop dur d’être si proche et à la fois si loin de lui. C’était trop dur.

« Il est tout aussi perdu que toi. » Murmura Ellen alors qu’elle lui caressait les cheveux. Sa voix était douce et confiante. Elle n’avait pas de mal à la considérer comme une mère, une amie.

Marie se redressa finalement et essuya rageusement ses joues, se forçant à s’arrêter de pleurer.

« Je ne sais même pas ce que je fais ici Ellen, il… »
« Il ne le dit pas mais il a besoin de toi. Tout comme tu as besoin de lui. Voilà pourquoi tu es là. »

C’était si clair, si vrai alors qu’Ellen disait d’une simple phrase ce qu’elle avait tant de mal à réaliser. Elle hocha doucement la tête alors qu’Ellen essuyait les dernières larmes sur ses joues. Des bruits de pas approchèrent de la sortie de la salle et elle se détourna, pour ne pas qu’on remarque qu’elle avait pleuré. Non elle devait être forte. Elle allait être forte. Il avait besoin d’elle. Mais plus encore. Elle avait besoin de lui.

❝ Cause now the past can be outrun
And I know you are the reason
I still believe the best is yet to come ❞
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 6 Juin - 23:52




Le parfum de Jo avait des accents de sécurité. Il se savait chez lui, sain et sauf, entouré des gens qui importaient le plus à ses yeux et c’était suffisant pour balayer tout le reste, les doutes, la douleur, l’envie de fuir. A regret il la sentit se détacher de lui. Il avait besoin qu’on le touche, il avait besoin de sentir qu’il était en vie et éprouver tous les muscles de son corps. Le manque s’intensifia et se transforma en souffrance, souffrance parce qu’il ne pouvait trouver la paix qu’il cherchait d’une simple tape fraternelle. Il savait exactement ce vers quoi son corps se tendait, il avait besoin de la sentir à lui. Il avait envie de se perdre en elle, de n’exister plus que par ses souffles, de la respirer par tous les pores de sa peau. Mais il verrouilla cette envie, comme bien d’autres, comme toujours. Dean Winchester avait comprit qu’en étant chasseur, il ne pouvait avoir ce que son cœur désirait, alors il essayait de se sauvegarder comme il pouvait, essayant de gommer avec férocité tout ce qui faisait de lui un homme, et non un chasseur. Et c’était une tâche plus ardue qu’on le pensait. Surtout quand elle était là. Surtout quand il sentait son regard peser sur lui et le fouiller comme si elle le devinait tout entier.

Il se redressa et il sentit aussitôt qu’on le soutenait. Il voyait à leurs expressions qu’ils étaient encore incertains, hésitant à laisser éclater leur joie maintenant de peur qu’il ne leur claque entre les doigts. Lui-même était effrayé, il ignorait de quoi serait faite sa vie dans les secondes suivantes. Ses jambes comme du coton, il fit un pas en avant, puis un autre. La tension était palpable, à couper au couteau. Il était reconnaissant de voir qu’il n’était pas seul face à tous ces événements, mais il ne savait pas non plus comment il devait agir. Quels mots choisir ? Il était revenu mais il était perdu. Il inspira une grande goulée d’air, remplissant ses poumons jusqu’à ce qu’ils semblent sur le point d’éclater. Il jouerait au Dean, celui que tous avaient l’habitude de connaître.

« Il y a quelque chose à manger dans ce taudis ? » Ses mots résonnèrent un instant et le souffle de chacun se suspendit avant que tous ne s’esclaffent. C’était bien lui, le goinfre qu’ils avaient l’habitude de fréquenter. Intact, ou tout du moins en apparence.
« Marie a préparer quelque chose tout à l’heure. » Nouveau silence, chacun attendait de voir comment la nouvelle serait accueillie, mais Dean se contenta de continuer à avancer, pas à pas, ignorant avec superbe la jeune femme qui était au centre de la conversation. Il ne pouvait pas la regarder, pas sans avoir l’impression que son regard le brûlait. Il se demandait pourquoi on cherchait à lui infliger une telle souffrance. Pourquoi ils essayaient tous de raviver une flamme qui l’avait entièrement consumé. Personne ne l’autorisait à tourner la page, on venait sans cesse lui rappeler ce qu’il avait perdu. Elle. Le bébé. Rien ne pourrait plus jamais être comme avant entre eux et il détestait ça. Ce qu’il avait préféré chez Marie c’était qu’elle lui donnait le sentiment d’être un homme ordinaire. Dans ses bras il n’était rien de plus que son amant. Il n’avait pas à se soucier de monstres ou de quoi que ce soit d’autre. Mais c’était fini, l’horreur s’était invitée entre eux et il ne restait plus rien que de tristes lambeaux de leur histoire. Il l’avait endommagée. Il lui avait fait connaître des choses qu’elle aurait du toujours ignorer. Il n’avait su la protéger.

Au prix de gros efforts il se retrouva assit à table, une assiette pleine posée devant lui. Consciencieux il s’appliqua à remplir son estomac. La nourriture tombait comme une pierre dans son ventre et il aurait été incapable de dire ce qu’il avalait, mais ça lui faisait un bien fou. Sa main se referma sur ce qu’il savait être une canette de bière et le liquide coula dans sa gorge, ni chaud, ni froid, simplement le remplissant.

Sans qu’il s’en rende compte Ellen avait adressé un signe à chacun pour qu’ils vident les lieux. Tous à l’exception de Marie. Et ils avaient tous compris ce besoin. Bien qu’ils ne soient pas encore repus du retour de leur héros. Ils savaient. Quand Dean s’en rendit compte, il hésita un instant avant d’enfourner la bouchée qu’il approchait de ses lèvres. Il faillit s’étouffer dessus et posa sa fourchette sur la table. Ses doigts parcoururent les veinures du bois, puis glissèrent sur ses cheveux, bien plus courts qu’à l’ordinaire, et enfin sur son visage, finissant par jouer avec la barbe de quelques jours accrochée à son menton. Embarrassé il avait toujours le même geste, comme s’il essayait de se laver de ses doutes. Il devait dire quelque chose, il le sentait, mais tout ce à quoi il pensait lui semblait stupide.

« Tu ne devrais pas être là. » Finit-il par lâcher. « Tu n’es pas censée voir ça. » Il ne savait pas comment il aurait du s’excuser. C’était un peu con de demander pardon pour avoir été mort. « Qu’est-ce que tu croyais ? Que je mentais pour le plaisir ? Quiconque a le choix de ne pas vivre cette vie devrait s’enfuir en courant. » Il se tut, il avait l’impression que les mots tombaient de ses lèvres sans sens.

« Bordel qu’est-ce que tu cherches ? »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyMer 8 Juin - 0:07

Chaque parcelle de sa peau lui criait de retourner dans cette salle et de le prendre dans ses bras, le serrer comme jamais auparavant pour ne jamais plus le laisser partir. Tout en elle réclamait son corps contre le sien, son odeur, ses lèvres. Elle souffrait d’avantage d’être si près de lui et pourtant de ne pouvoir le toucher. Elle avait vécut une année sans lui, elle aurait pu continuer ainsi mais à quoi bon. A quoi bon vivre quand c’est en apnée, à quoi bon continuer à mener une existence qui ne lui ressemble pas. Une existence qu’elle n’a jamais choisit. Ou plutôt qu’elle a choisit par dépit. Parce qu’il ne lui restait plus que ça pour vivre. Plus que ça. Jusqu’à maintenant.

Elle resta de marbre quand ils passèrent à côté d’elle pour finalement rejoindre le salon. Elle fit un léger sourire à Ellen pour lui assurer qu’elle allait bien puis elle les suivit doucement, faisant bien attention à prendre des distances et ne jamais se faire remarquer. Elle ne voulait pas le brusquer, elle ne voulait pas être rejetée. Elle se laissa tomber sur le canapé dans la pièce juste à côté de la cuisine. Elle pouvait voir Dean de là où elle était, elle l’observait discrètement, étudiant chaque geste, chaque signe pour lui prouver que c’était bien lui. Pour lui prouver qu’il était bien vivant.

Elle remarqua le signe d’Ellen aux autres chasseurs et elle haussa un sourcil. Elle savait ce qu’elle avait en tête. Elle savait ce qui allait se passer. Un instant, elle hésita à les suivre, trop terrifiée à l’idée de rester seule avec lui mais elle ne fit rien. Elle resta immobile dans son canapé, le regard fixé sur le sol. Il prit la parole et un frisson la glaça. Elle avait redouté ce moment et sa voix sonnait dure. Il lui en voulait. Il s’en voulait. Elle savait qu’ils ne pourraient être ce qu’ils avaient été mais il pouvait au moins leur donner une seconde chance. Elle n’était pas là par hasard. Elle n’était pas là par obligation. Elle était là par choix.

« Je sais. » Déclara-t-elle calmement alors qu’elle tortillait ses doigts, le regard baissé. Elle avait peur de lire quelque chose dans le regard de Dean. Quelque chose qu’elle n’aurait pu accepter. Elle n’avait pas envie de se battre. Elle était fatiguée de toujours devoir lui prouver qu’elle faisait ses propres choix. Elle était fatiguée de l’aimer sans qu’il l’accepte.

« Je voulais juste m’assurer que c’était bien toi… que tu étais vivant. »

Son regard remonta doucement vers lui, et elle le fixa avec toute la tendresse qu’elle pouvait avoir. Elle ne supporterait pas de le perdre encore une fois.

« Ecoute Dean… » Elle se leva et s’approcha doucement de la table de la cuisine, elle resta à une certaine distance avant de s’asseoir sur la chaise à côté.

Ses mains se posèrent sur la table, non loin de celles de Dean et elle les rétracta finalement sur ses cuisses alors qu’elle baissait le regard. Elle ne savait plus comment lui parler. Elle avait peur des mots. Peur qu’ils expriment trop de choses et en même temps peur qu’ils n’en expriment pas assez. Il n’y avait pas de mots pour lui dire à quel point elle tenait à lui. A quel point elle n’était rien sans lui.

« Je sais que l’idée que je sois là ne te plaît pas… mais maintenant je suis là. Je compte allez nulle part. »

Elle avait relevé le regard pour le poser dans le sien. Elle était sincère. Il était si loin. Elle avait l’impression que plus elle essaierait de l’approcher, plus il lui échapperait. Et ça la tuait. Ça la tuait de ne jamais être à la hauteur. Ça la tuait de le perdre à chaque fois. Elle n’avait besoin que de lui, bordel ne le voyait-il pas ça ? Elle était faite pour lui comme il était fait pour elle. Elle n’avait jamais été aussi sûre d’une chose. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher de douter. Elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur. Mais elle ne pouvait lui montrer, il reculerait encore et encore. Elle devait lui montrer qu’elle était forte.

Elle remit une mèche derrière son oreille et regarda à travers la fenêtre. Ellen et Jo détournèrent soudainement le regard et elle eut un sourire intérieur. Sam était non loin de là, une expression plus inquiète sur le visage. Sam. Son point d’ancrage dans sa nouvelle vie. Il avait été sa bouée. Seulement car il lui remémorait tout ce qui faisait Dean Winchester. Il n’avait pas arrêté d’entretenir cet amour qu’elle avait pour son frère. Au fond elle se demandait s’il ne savait pas qu’il allait revenir. Elle se demandait s’il n’avait pas voulu donner une vie normale à son frère. Et elle voulait la même chose pour Dean. Une vie normale. Une vie où il n’y aurait pas que la souffrance, la solitude et la chasse. Une vie où elle pourrait être là pour le soutenir.

« J’ai le droit moi aussi de choisir. » Lâcha-t-elle finalement. Elle était déterminée. Déterminée à l’aimer.
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyDim 19 Juin - 0:36


Jamais il n’aurait pu penser qu’aimer était synonyme de souffrance. Il s’était souvent moqué des soaps qui passaient à la télé, et maintenant il avait l’impression d’en vivre un. Un plutôt mauvais dans lequel les choses n’allaient pas comme il le souhaitait. Il n’avait pas à regarder en direction de la fenêtre pour savoir que personne ne loupait une miette de leur conversation. Cette obstination qu’ils avaient tous à essayer de les réunir lui échappait. Combien de fois avait-il du supporter leurs conseils, leurs regards plein de sous-entendus ? Combien de fois s’était-il entendu répéter inlassablement la même phrase ? Cela ne les concernait pas. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ils n’avaient pas perdu de bébé, ni mit la vie d’une autre personne en danger. Et puis ne comprenaient-ils pas qu’insister ne faisait que rendre les choses plus douloureuses pour lui ? On ne lui permettait pas d’oublier et ça le tuait chaque fois un peu plus. Parce qu’il ne pouvait pas avoir ce qu’il voulait.

Ses mains se contractèrent alors qu’il faisait un effort sur lui-même pour ne pas attraper la main de Marie et la serrer dans la sienne. Pendant près de deux ans, elle avait su soigner toutes ses blessures, et même s’il avait négligé de lui parler de quantité de choses, il avait cette impression qu’elle était la seule à vraiment le connaître. Comme si les autres étaient incapables de voir au-delà de ce qu’il disait. Il s’était sentit chez lui dans ses bras. Il avait cette passion pour elle, qui ne s’était pas atténuée une seule fois et le tenait souvent éveillé, dans ces chambres d’où elle était absente. L’absence. C’était ce qui l’avait réellement tué. C’était ce qui lui avait fait tout lâcher. Et elle ? Comment après tout ça pouvait-elle encore se trouver là ?

Ses mâchoires se contractèrent en même temps qu’il fermait les yeux. Au départ il avait vu Marie comme une chose fragile dont il fallait prendre soin, il s’était toujours persuadé qu’elle ne pouvait pas appartenir à son monde et cela lui semblait naturel. Pour elle il aurait voulu construire un monde où les démons n’existaient pas. Elle était trop parfaite pour respirer le même air qu’eux. Ce dont il ne s’était pas rendu compte c’est qu’il était lui-même nocif pour elle. Elle avait tellement changé. Et il n’était pas certain d’aimer ce qu’elle était devenue. Il la voulait intacte. Il voulait effacer tous les mauvais souvenirs de son esprit.

« Ce n’est pas un choix Marie. C’est une malédiction. Que faut-il dire pour que tu comprennes enfin ? Je ne fais pas parti des gars bien. Je ne sais pas faire les choses comme tout le monde et je ne suis pas prêt à abandonner ce que je fais. Il y a trop de personnes qui en dépendent. Tu vois Sam ? Il aurait pu s’en tirer, il aurait pu avoir une autre vie et j’ai tout foiré, je suis allé le chercher dans son université et j’ai tout foiré. Aujourd’hui il serait avocat, et peut-être même qu’il aurait déjà fait un enfant à sa blonde. Tu sais bien, Jessica, celle qui a été épinglée au plafond comme un papillon. Et maintenant quoi ? Il est complètement paumé. Le pire c’est que j’ai fais tout ça par égoïsme, je ne voulais pas être tout seul dans cette merde. Et je ne peux plus retourner en arrière. Tout ce que je peux faire c’est m’assurer qu’il ne lui arrivera rien de mal. Tu sais ce Josh, c’est pas une lumière mais c’est pas un mauvais gars non plus. Il sera fou de toi jusqu’à la fin de ta vie. Avec lui tu auras la maison de tes rêves et toutes ces conneries. Ca a pas de prix ces choses là Marie et je serais toi j’hésiterais plus une seconde. »

Il fit une pause, un long moment de silence. « Il ne reste plus rien à aimer chez moi Marie. Je suis toujours mort. »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyJeu 14 Juil - 1:35


Elle avait cette impression de le perdre encore et encore, inlassablement. Elle faisait tout pour le retenir mais elle le perdait à chaque fois. Elle s’était souvent réveillée la nuit en sueur, les larmes lui ruisselant les joues. C’était à chaque fois des situations différentes mais il y a une chose qui ne changeait pas : à la fin du cauchemar, elle le perdait. Comme toujours. Il n’y avait pas un jour où elle avait cessé de penser à lui. Pas une seule nuit où elle ne pleurait pas inconsciemment. Elle ne pouvait plus rien faire contre ça. Elle l’avait dans la peau. Et même après tous ces mois, il avait été impossible pour elle de l’oublier. De l’effacer. Même quand un nouvel homme arrivait dans sa vie, la draguait et l’invitait à sortir. Elle ne pouvait s’empêcher de le voir là. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Elle ne pouvait pas le tromper. Elle ne pouvait pas aimer quelqu’un d’autre à part lui. Et c’était triste, c’était même pathétique, parce qu’elle savait pertinemment que c’était terminé. Il n’y aurait pas de seconde chance, ou de troisième ou peut importe le nombre de fois qu’ils avaient rompu. Il n’y aurait pas d’autre vie. Elle le savait. Et elle n’avait pu le laisser partir. Elle n’avait pu aller de l’avant.

Elle détourna la tête et contracta sa mâchoire pour s’interdire de pleurer. Ou même de ressentir la moindre chose. Il savait la toucher. Il savait quoi lui dire pour la faire douter. Pourtant elle buvait ses paroles comme si c’était la millième fois qu’il les répétait. Son discours était toujours le même. C’était juste elle qui avait changé. Elle lui en voulu de faire référence à Sam et Jessica. Elle avait toujours eut cette peur de finir de la même manière. Après la mère de Dean et la petite amie de Sam, durant leur relation, elle avait cette crainte qu’il lui arrive la même chose. Et elle lui en voulait d’utiliser cette tragédie contre elle. Car oui ça la touchait. Oui ça la terrifiait. Elle fit volte-face quand le nom de son meilleur ami fut prononcé par Dean et elle se leva précipitamment. Elle sentait qu’elle perdait pied. Elle sentait la colère l’envahir. Car il avait toujours ramené Josh dans la conversation quand il sentait que la situation lui échappait. Elle était fatiguée de son obsession envers le jeune homme, fatiguée d’avoir eut à lui expliquer maintes fois qu’elle ne ressentait rien, si ce n’est de l’amitié pour lui. Et puis fatiguée aussi, après tout, de n’avoir suivit ses conseils depuis le début.

Si elle avait choisit Josh, ce jour là dans cet hôpital, tout serait différent à présent. Elle n’aurait comme soucis que de savoir le plat qu’elle allait cuisiner en rentrant. Elle aurait une petite voiture pourrie mais qui fonctionnerait toujours et un appartement douillet où elle aurait une présence en rentrant de l’hôpital. Elle n’aurait pas à s’inquiéter de le savoir en danger puisqu’il serait toujours là à ses côtés. Toujours. Mais tout ça. Tout ça était faux. Ce serait vivre dans une vie qui ne lui ressemble pas. Ce serait se leurrer à vouloir une vie normale alors qu’elle n’aspirait qu’à le retrouver. Elle finirait vieille, triste et avec un tas de regrets. Une vie qu’elle n’était pas prête à vivre.

Un hoquet de surprise bloqua sa gorge quand il assura qu’il était toujours mort. Qu’il n’y avait plus rien à aimer en lui. Dos à lui, elle ne risqua même pas un regard vers l’extérieur. Elle n’avait pas la force d’affronter leur regard. Elle en voulait à Ellen à présent car elle ne savait pas si elle était prête à affronter ça. Elle resta un moment silencieuse, immobile.

« C’est là que tu te trompes. »

Elle se retourna finalement vers lui, sa main touchant le bois de la table pour ne pas fléchir. Elle ne savait pas comment elle allait réagir à ses paroles. C’était bien plus dur de les dire que de les penser. Elle avait besoin de les dire. Elle avait besoin qu’il les entende. Car elle s’était trop longtemps mentit à elle-même à propos de ça. Trop longtemps.

« Oui tout est de ta faute Dean. Si je suis aussi brisée à présent, oui c’est de ta faute, si je suis rentrée dans ce monde, si j’ai perdu notre bébé, c’est de ta faute car c’est toi qui est rentré dans ma vie et tu m’as laissé tomber amoureuse de toi. Mais ce que tu ne comprends pas c’est que ce n’est pas de ta faute si tu es un chasseur. Ce n’est pas de ta faute. »

Elle avait essayé de soutenir son regard pour que ces paroles soient plus percutantes. Elle ne s’en voulait pas de les avoir dites. Elle s’en voulait de ne pas lui avoir dit plutôt. Car elle s’était accrochée à lui alors qu’il s’en voulait de tout ça et elle n’avait jamais vraiment dit ce qu’elle ressentait. Oui une part d’elle le prenait pour responsable mais elle savait aussi qu’il ne l’était pas. Il n’avait pas demandé à être plongé dans ce monde si tôt. Il avait le droit lui aussi de pouvoir vivre, aimer, grandir, ressentir. Il avait le droit d’être aimé. Et surtout d’être pardonné.

« Je sais plus quoi faire Dean, je ne sais plus comment te faire comprendre… tu me repousses sans arrêt… mais à présent tu ne peux plus revenir en arrière. Je ne serai plus jamais la petite Marie toute fragile que tu as rencontrée dans ce motel pourri. Ce n’est pas en me repoussant que tu effaceras tout ce qui nous est arrivé. Ce n’est pas non plus en sortant de ma vie que tu arriveras à oublier et tirer un trait sur notre histoire. Car moi, je n’oublie pas et je ne pourrai jamais oublier. »


Sa main glissa vers la sienne. Pour la première fois depuis leurs retrouvailles, elle osa un contact. Elle savait qu’il ne le garderait pas mais elle avait besoin. Ils en avaient besoin. La rudeur de sa peau lui arracha un frisson et elle resserra doucement son étreinte, l’invitant se laisser enfin aller. A baisser ces barrières qu’il s’entêtait à ériger.

« Tu es bien vivant Dean. Alors laisse-moi être là bordel. Tu me dois bien ça. » Son ton était à la fois doux et dur. Elle voulait lui faire prendre conscience de la décision qu’elle avait prise. De l’état dans lequel elle se trouvait.

Elle voulait surtout qu’il tourne enfin la page sur leur passé. Tout comme elle avait envie et besoin de la tourner. Elle avait juste besoin de lui pour avancer. Juste de lui.


Stop before you fall
Into the hole that I have dug here,
Rest even as you
Are starting to feel the way I used to,

I don’t need a better thing.
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyDim 17 Juil - 19:51



Pour Dean les choses n’avaient jamais été simples. Il ne se souvenait que très peu des moments où s mère venait le border et l’embrassait sur le front pour lui souhaiter une bonne nuit. Son visage même était devenu un vieux souvenir, un reflet indistinct qui nourrissait une partie de son âme. Le reste n’était que lutte. Lutte pour se montrer fort alors que son père était ailleurs. Lutte pour s’intégrer dans une école qu’il ne fréquenterait pas plus d’une semaine. Lutte pour rester en vie. Lutte pour aimer. Il était usé. Il se faisait l’impression d’être un vieil homme qui avait vécu 10 vies. Il aspirait à une certaine paix et il ne savait pas comment la trouver. On aurait pu penser que Marie faciliterait les choses mais c’était le contraire. Elle lui avait fait goûter une vie qu’il regrettait à présent et qu’il aurait voulu faire sienne. Il avait envie de ces choses toutes simples qui étaient une part de tarte laissée dans le frigo ou un film à la télé, regardé lové l’un contre l’autre. Il avait envie de se réveiller les matins et lui faire tendrement l’amour, juste avant qu’un petit chenapan ne vienne les tirer de leur cocon. Sortir les poubelles aurait bien pu être sa plus grande épreuve.

Mais il devait renoncer à ça. Parce que ça lui foutait la trouille. Bien plus que n’importe quel démon qui se baladait sur cette putain de terre. Ce n’était pas tant de changer qui l’effrayait, mais plutôt que son passé le rattrape et qu’on lui arrache tout ce qu’il aurait mit tant de temps à construire. Il ne pourrait supporter de perdre un autre enfant. Il ne pouvait supporter l’idée qu’elle soit en danger. Alors avant d’avoir à les enterrer, il préférait tirer un trait sur ce qui sonnait comme une belle promesse. Elle. Eux. Et tout ce qu’il aurait à y gagner.

Il soutint son regard quand elle affirma que leur perte était de sa faute. Rien qu’il ne sache déjà. Rien qu’il ne puisse oublier. Pourtant il sentit son cœur se serrer à cette brusque confession et l’air lui manqua. Son enfant, mort par sa faute. Juste par le simple fait qu’il soit l’homme qu’il était aujourd’hui. Dean Winchester, Chasseur. Pas un mari. Pas un père. Un chasseur. Et il ne pouvait même pas avoir la lâcheté de prétendre qu’il n’y était pour rien, il avait choisit cette vie, bien des années auparavant. Il baissa les yeux quand il sentit la chaleur de la main de Marie sur la sienne. Il avait toujours adoré l’odeur de sa peau et de ses cheveux. Il ne savait comment elle faisait, mais elle sentait toujours comme la meilleure des tartes, même après des heures passées au lit, dans toutes les positions imaginables. Cette odeur il avait tant apprit à la chérir qu’il ne trouvait plus le sommeil aussi facilement lorsqu’elle n’était pas dans ses bras. La sensation de sa respiration contre sa nuque, lui donnait à lui, pour la toute première fois de sa vie, le sentiment d’être en sécurité.

« C’est toi qui te trompes. »
Souffla-t-il après un temps, retirant sa main avec regret. Il eut tout de suite l’impression qu’on lui arrachait une partie de lui-même. Il se sentait fort et capable de lui résister quand elle était loin mais face à elle il était complètement démuni.

« C’est fini Marie. Pour de bon. » Il se leva parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas résister une minute de plus. Il était incapable de résister à un autre de ses arguments. Il était trop faible. Il avait besoin d’elle, comme jamais auparavant. Il se sentait en miettes, perdu, mais il ne voulait pas dépendre d’elle pour se reconstruire. Elle avait déjà suffisamment souffert par sa faute. Lorsqu’il se retrouva à l’extérieur de la maison, il eut l’impression que le soleil allait brûler ses rétines et il lui fallu de longues minutes avant que ses yeux ne s’habituent à la luminosité du jour. Il avait sentit qu’on l’agrippait par l’épaule, il avait deviné un geste de son frère pour le retenir mais l’avait repoussé. Personne ne pouvait comprendre ce qu’il ressentait. Rien ne pouvait l’aider à aller mieux.

Samuel le regarda s’éloigner et une drôle de sensation le saisit. Il n’avait jamais vu son grand frère aussi désarmé. En réalité il ne l’avait jamais vraiment vu souffrir jusqu’à ces derniers temps. Dean avait toujours semblé être un roc sur lequel les épreuves n’avaient pas de prise. Il avait toujours rebondit avec le sourire, se moquant du destin. Sam lui en avait souvent voulu, puis il avait fini par ignorer ce comportement. A cette minute, il comprenait enfin qui était son frère. Un homme brisé qui se battait pour sauvegarder ce qui lui restait, même s’il devait agir à ses dépends. Il admirait son courage. Mais il ne comprenait pas ce stupide élan. Il fit demi-tour et entra dans la maison. Marie était là. Elle aussi il l’admirait, elle avait le courage de se battre quand tout semblait perdu.

« Il faut lui laisser du temps. Il finira bien par craquer. Tu as toujours su comment obtenir ce que tu voulais de lui. Ce ne sera pas différent cette fois. »
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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 18 Juil - 2:23

Elle savait qu’il n’allait pas tout oublier et dire amen à ses bonnes paroles. Il n’était pas comme ça et elle n’était pas idiote. Elle aurait juste aimé qu’il puisse la comprendre. Qu’il puisse se mettre enfin à sa place. Elle ne lui demandait pas de la reprendre, de recommencer à zéro. Elle lui demandait juste d’être là. D’aller doucement. De l’aider à y voir plus clair. Elle ne voulait pas de promesses, encore moins des obligations. Elle voulait juste être là. Pouvoir l’épauler par sa simple présence. Mais il bloquait chaque entrée. Il l’interdisait de rentrer dans cette protection qu’il s’était forgé.

Elle se sentait démunie, incapable de pouvoir l’aider. Incapable de pouvoir l’aimer. Elle arrivait même à douter qu’il l’ait un jour aimé. Elle sentit le froid envahir sa main alors qu’il déclarait que tout était fini. Epuisée, elle ne réagit pas. Elle ne le suivit même pas quand il quitta la pièce, son regard toujours agrippé sur sa main glacée. L’air lui manquait, elle avait l’impression d’étouffer, elle avait l’impression que le temps s’était figé et qu’elle avait beau essayer de courir, de s’enfuir, elle restait paralysée, tétanisée sur place. Son cœur lui criait de le suivre, de le raisonner, de le gifler, de l’embrasser, de l’aimer. Mais elle en était incapable. Elle n’était peut être pas assez forte pour ça.

Elle avait aimé Dean avec tout l’amour qu’elle pouvait avoir. Elle l’avait aimé d’une manière pure, fidèle et magnifique et elle ne regrettait rien. Elle était tombée folle amoureuse de lui dès qu’elle avait posé ses yeux dans ses pupilles espiègles de malices. Elle s’était plongée à corps perdu dans cette relation pourtant vouée à l’échec. Elle avait éperdument voulu y croire, elle s’était donné corps et âmes pour faire bonne figure à chaque fois, pour ne pas faiblir sous les difficultés. Pendant ces deux ans, elle n’avait vécut que pour lui. Que pour le revoir un soir par mois. Et elle aurait pu le faire toute sa vie s’il n’avait pas brisé son cœur. Brisé sa vie.

A présent, elle n’avait que des souvenirs. Des cicatrices qui étaient là pour lui rappeler la souffrance qu’elle avait enduré et qui peu à peu avait prit le dessus de cette fabuleuse histoire d’amour. Il ne restait d’elle que des parties brisées, des endroits meurtris. Il ne restait que les pires aspects de sa vie. Et elle n’avait même plus l’envie de retrouver ces sensations. Elle voulait rester dans sa souffrance. Elle voulait rester brisée. Car elle savait pertinemment que personne, personne ne pourrait la reconstruire. Personne. A part lui. Et il venait de l’abandonner. Il venait de mettre un terme à cette belle histoire d’amour. A cette vie déchirée d’avance. Cette illusion d’un bonheur impossible.

Elle releva le regard quand Sam rentra dans la pièce et prit la parole. Elle appréciait ce qu’il faisait pour elle et ce qu’il avait fait pour elle. Mais elle ne pouvait en supporter d’avantage. Elle ne supportait plus ces ruptures. Elle ne supportait plus de le voir à chaque fois abandonner. Il pensait faire ça pour la protéger mais il ne faisait que la faire souffrir d’avantage. Il faisait saigner ses blessures plus qu’elle ne l’avait été.

« Non Sam. C’est différent, on est différent. Je ne sais pas comment… je n’arrive plus à… »

Sa voix se coupa et elle détourna le regard. « C’est fini Marie. Pour de bon. ». C’était fini. Elle avait beau se battre contre toutes les angoisses qui l’envahissaient, toutes les questions qui s’emparaient d’elle, tous les doutes qui ressurgissaient, elle ne pouvait se battre contre Dean lui-même. Il n’avait peut-être pas choisit d’être chasseur étant enfant, à présent, il venait de choisir sa vie. Et elle n’en faisait plus partie.

« Ecoute. Je dois rentrer chez moi. Je dois aller à l’hôpital, ils ont besoin de moi. »

Elle ramassa rapidement ses affaires, chassant d’une main distraite les larmes qui coulaient sur ses joues.

« Je suis désolée Sam. » Elle s’arrêta à sa hauteur et regarda la silhouette de Dean au loin. « Tu sais que je ferai tout pour lui mais… »

Elle remua la tête et s’enfuit avant que d’autres larmes ne rejoignent les autres. Elle chercha les clés de sa voiture dans sa poche et se rendit finalement compte qu’elle était venue avec Sam et donc qu’elle n’avait aucun moyen de rentrer. Mais elle ne pouvait pas rester là. Elle ne pouvait pas, c’était trop. Trop d’un coup. Ses pas accélérèrent dans le gravier et elle rejoignit rapidement le goudron. Elle avait la ferme intention de rentrer à pieds, peu importe le temps qu’il lui faudrait pour rentrer. Elle n’arrivait même plus à penser. Elle réagissait excessivement mais elle se sentait étouffer, elle se sentait retomber dans cette vie où la peur et l’inconnu étaient maîtres. Il avait peut-être raison après tout. Elle n’était peut-être pas prête. Elle n’était peut-être pas de ce monde.

La voiture de Sam ralentit à sa hauteur et elle continua de marcher sans même lui accorder un regard. Elle n’en avait plus la force.

« Il va bientôt faire nuit Marie, je te ramène. »

Elle continua à marcher quelques secondes puis s’arrêta soudainement, son regard fixé sur l’horizon.

« Il aurait eut 6 mois demain. » Un fin sourire se logea sur ses lèvres alors qu’elle restait figée. « ‘Il’ parce que ça aurait été un garçon. J’en suis persuadée. »

« Marie… »

« J’ai jamais rien dit Sam. Parce que j’avais personne qui aurait pu comprendre… Il m’a laissé seule Sam alors que j’avais le plus besoin de lui… »

Une lourde larme coula sur sa joue et s’abattit sur le bitume. La porte claqua et Sam la rejoignit, il se positionna devant elle et attrapa son visage.

« Il m’a laissé seule. »

Sam posa un baiser sur son front et l’enlaça. Ils restèrent ainsi de longues minutes, la jeune femme saisit de spasmes sous les bras protecteurs de Sam. Tellement de non dits. Tellement de blessures qui n’avaient jamais cicatrisé. Et elle savait qu’elle n’avait besoin que de lui pour enfin guérir. Doucement il prit les sacs et l’emmena dans la voiture où il l’installa du côté passager. Il rejoignit enfin la place du conducteur et se tourna vers elle.

« Je ne peux pas te demander de rester ici mais je ne peux pas non plus rester avec toi Marie. » Elle hocha la tête et tourna doucement son visage vers le sien. « Es-tu sûre de vouloir rentrer chez toi ? Es-tu sûre que c’est la bonne décision ? »

Elle regarda au loin un instant et ne put se résoudre à le regarder.

« C’est la décision qu’il a choisit. Ramène-moi chez moi s’il te plait Sam. J’ai des choses à finir. »

Elle resta assez vague et Sam démarra le moteur.

***

Deux heures plus tard, elle ferma la porte de la voiture, fit un signe à Sam et s'enferma dans son ranch. Dos à la porte, elle se laissa tomber et enfouit son visage dans ses mains.

***

« Elle est partie. » La voix de Sam sembla comme un murmure dans la nuit alors qu’il s’était arrêté à la hauteur de Dean. Le lampadaire n’éclairait pas assez pour qu’il puisse voir l’expression de son frère.

« Je ne sais pas si elle reviendra. Je sais que c’est ce que tu voulais mais je sais aussi qu’elle a besoin de toi autant que tu as besoin d’elle. »

Il posa sa main sur l’épaule de son frère. Il voulait lui faire prendre conscience de la situation. Il voulait qu’il accepte enfin le bonheur et l’amour qu’il aurait pu connaître. Il avait été heureux d’avoir pu le connaître lui-même avec Jessica, même s’il s’en voulait terriblement de ce qu’il lui était arrivé, il ne pouvait regretter leur histoire et pour rien au monde il ne reviendrait en arrière.

« Elle est partie Dean. »

Sa main lâcha son épaule et il le laissa seul, rejoignant la maison de Bobby.


[J'ai pas pu m'empêcher de répondre, rah j'étais tellement This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 101151 après ton post, ça m'a trop trop motivé I love you I love you I love you This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. 966783 ]
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Dean Winchester

Dean Winchester


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MessageSujet: Re: This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you.   This of life I know is true. It's all a falling through. And so I reach for you. EmptyLun 18 Juil - 20:32



Jo avait vu Dean s’éloigner et elle avait tout de suite deviné ce qui couvait. Elle savait l’homme dur, et pourtant elle savait également combien son regard laissait transparaître la moindre de ses émotions. Bien que Dean Winchester soit un bel homme, c’était ce qu’elle avait toujours le plus admiré chez lui. Une part d’elle avait été même jalouse des émotions que la simple évocation de Marie pouvait faire naître dans ces prunelles vertes et puis elle avait comprit en les voyant ensemble. Il avait cette alchimie qui les englobait tous deux et qui ne laissait aucun doute. Elle aurait voulu que les choses soient plus simples pour son ami. Pour autant elle ne se permettait pas de juger ses décisions, elle comprenait sa démarche et admirait ce sens du sacrifice dont il était doté. Peu de personnes ce serait infligé ce qu’il endurait au nom de la simple chose qu’était l’amour.

Alors que Sam allait dans un sens elle allait dans l’autre, devinant que le frère de Dean aurait plus de facilités à intercéder auprès de la brunette qu’elle. Bien qu’elle ait souvent croisé Marie, il était toujours demeuré entre elles une certaine distance et Jo se l’expliquait simplement. Marie devait craindre qu’elle ne soit une rivale. Cette simple idée faisait sourire la chasseuse mais elle ne s’en défendait pas. Elle préférait laisser à l’infirmière le loisir se rendre compte elle-même du lien qui existait entre elle et le chasseur. Elle pensait que cette prise de conscience aurait plus de poids que bien des discours. Elle arriva à la hauteur de Dean et sentit la tempête qui couvait. Dean était de ces personnes qui influaient directement sur son entourage. On ne pouvait ignorer son humeur et y rester insensible.

Le chasseur laissa s’exprimer toute sa douleur et sa colère en frappant le mur de tôle qui était devant lui. Le métal plia sous ses poings et la peau au niveau de ses articulations céda, laissant à chacun de ses coups une traînée de sang. Il avait besoin que la douleur soit physique, qu’elle efface celle qui le rongeait de l’intérieur depuis des mois et le laissait sans forces. Il n’avait jamais cru que cela lui coûterait autant de dire non, pourtant il savait pourquoi il avait prit cette décision et il était intimement persuadé d’avoir fait le bon choix. Mais ce n’était pas suffisant, son corps, son être tout entier réclamait Marie.

Il sentit qu’on l’agrippait et se laissa faire, tombant à genoux dans la terre. Il reconnu la présence de Jo, la remercia d’être là sans s’imposer. Elle frotta son dos avec douceur pour l’aider à reprendre sa respiration et cala son visage contre son sein pour le laisser pleurer tout son soul. Elle le berça comme un enfant, attendant que ses sanglots se calment, elle-même prise par une vague de chagrin qui déferlait sur ses joues. Elle profitait en même temps de la joie de le sentir à nouveau vivant entre ses bras, effaçant des mois d’absence douloureux. Toute la troupe s’était battue pour le faire revenir, mais sans que personne ne le dise ils en étaient tous arrivés à perdre espoir. Un an. Un an qu’il ne pourrait jamais récupérer. Un an pendant lequel dieu seul savait ce qui lui était arrivé.

Elle se tint à ses côtés jusqu’à ce qu’il n’exprime plus rien, puis quand elle sentit qu’elle pouvait le lâcher elle s’éloigna sans bruit, sachant pertinemment que Dean était quelqu’un qui ne parlait pas de ses sentiments. Elle était une femme et se doutait que cela avait du frustrer Marie plus d’une fois parce qu’avec ce gaillard il fallait deviner plus que s’entendre dire. Les rares fois où il se confiait étaient des trésors en elles-mêmes. Il fallait savoir apprécier ces rares moments plutôt que de chercher à les provoquer. Tous gardèrent un œil bienveillant sur le chasseur depuis l’intérieur de la maison. Lorsqu’ils virent la voiture de Sam ils eurent le mince espoir qu’il ne revienne pas seul mais le géant s’extirpa seul de l’habitacle. Dean lui ne réagit pas à la présence de son frère. Il se ferma totalement à ce que son cadet lui avoua, refusant qu’on cherche à l’influencer d’une façon ou d’une autre. Il n’aimait pas cette façon qu’avait Sam d’intervenir dans sa vie, comme s’il savait mieux que lui ce qui était bon pour lui. Il voulait qu’on le laisse en paix.

Castiel qui se tenait à quelques mètres de là, hésita un long moment avant de s’interposer. L’ange sentait de loin la profonde aura de tristesse qui englobait le chasseur et il se doutait que cela n’engendrerait rien de bon pour la discussion qu’ils devaient avoir. Lui n’entendait rien à l’amour, comme aux émotions en général mais il sentait que quelque chose manquait à Dean, comme si toute une partie de son âme n’était plus qu’un trou béant. Dans ces conditions, il ne savait pas comment le chasseur pourrait accomplir sa mission et aujourd’hui plus que jamais il craignait que sa tentative ait été vaine.

Dean était bien mort.


[FINI]
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